Dermatose : l’abattage d’un troupeau bloqué en Ariège
Ce mardi 9 décembre 2025, la préfecture de l’Ariège a annoncé l’abattage de 208 vaches au sein d’un élevage des Bordes-sur-Arize, à la suite de la confirmation d’un nouveau cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Plus de 200 agriculteurs se sont mobilisés devant la ferme, selon les syndicats.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Mardi 9 décembre 2025, une vache a été testée positive à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans la ferme du Mouriscou située aux Bordes-sur-Arize (Ariège). Aucun cas n’avait été signalé dans le département depuis le début de l’épidémie.
Dans un communiqué, la préfecture de l’Ariège annonce « le dépeuplement de l’unité de bovins dans laquelle la présence de la DNC a été confirmée, en application de la réglementation européenne ». Cela signifie que des zones réglementées sont mises en place dans un rayon de 50 kilomètres autour du foyer et l’abattage de l’ensemble des bovins de la ferme concernée. Un total de 208 vaches est concerné par cette euthanasie.
Une forte mobilisation en cours
Depuis le mardi 9 au soir, la Coordination rurale informe qu’une forte mobilisation est en cours avec plus de 200 agriculteurs mobilisés devant la ferme pour protester contre l’abattage total du troupeau et en soutien aux deux éleveurs de la ferme. Dans la matinée, les agriculteurs ont barré les routes permettant l’accès à l’exploitation avec une quarantaine de tracteurs et des troncs d’arbres, dans l’objectif d’empêcher les services vétérinaires de passer. En milieu d’après-midi, l’accès à la ferme était à nouveau possible.
La stratégie d’abattage systématique des troupeaux est jugée « injuste et inefficace » par les éleveurs et par la Coordination rurale et la Confédération paysanne. « Il n’y a rien qui marche aujourd’hui [contre la DNC], on le voit. Il y a un mois on avait demandé la vaccination totale de l’Ariège et ça n’a pas été entendu et aujourd’hui on a un éleveur qui est en état de choc émotionnel qui comprend plus du tout ce qui se passe. On veut lui abattre 208 vaches pour une seule malade, il faut vraiment arrêter là », a déclaré Lionel Candelon, président (Coordination rurale) de la chambre d'agri du Gers.
.
Une réunion a eu lieu, en fin de matinée, à Daumazan-sur-Arize afin de discuter de la situation. La chambre de l’Ariège et de la Haute-Garonne, le Groupement de défense sanitaire (GDS), Jeunes Agriculteurs, la Coordination rurale de l’Ariège et du Lot-et-Garonne, Jérôme Bayle, et les deux éleveurs de la ferme étaient présents. La proposition des syndicats était de réaliser une vaccination massive et un abattage au cas par cas, c’est-à-dire, uniquement des animaux positifs après un test PCR. Une proposition qu’a refusé le GDS. À l’issue de la réunion, cette proposition de protocole expérimental a été transmise à Annie Genevard, ministre de l’Agriculture.
Selon Laurence Marandola, représentante locale de la Confédération paysanne « comme les vétérinaires ne sont pas encore passés, aucun arrêté préfectoral n’a pu être déposé, l’abattage aura sûrement lieu demain ».
Dans la soirée, des manifestants de la Confédération paysanne, de la Coordination rurale et des membres de la société civile étaient toujours sur l’exploitation. La manifestation s’est poursuivie jusqu’au lendemain.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :