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Dermatose : après l'abattage, les premières vaches reviennent sur son exploitation

« Nous avons eu la chance de garder nos élèves, dont celle-ci qui vient de vêler », présente François Pernet, éleveur à Faverges en Haute-Savoie, qui a baptisé son veau « Avenir ».

En Haute-Savoie, l’arrivée des vaches de remplacement redonne le sourire aux éleveurs qui ont dû abattre leurs animaux à cause de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

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Comme la météo, le moral est remonté au beau fixe au Gaec de Grangeneuve, à Faverges en Haute-Savoie. Ce 3 novembre 2025, trois mois après l’abattage de ses 53 vaches laitières pour cause de DNC (dermatose nodulaire contagieuse), François Pernet observe ses nouvelles recrues au pré.

« Elles s’acclimatent en douceur »

Six jours plus tôt, l’APDI (1) était enfin levé sur son bâtiment, et il recevait d’Ardèche vingt-sept vaches de race abondance et montbéliarde et quinze élèves. « Par chance, il fait beau, sourit-il. Au pâturage, elles s’acclimatent en douceur. » Car il y a du changement pour elles : transition alimentaire, passage de l’aire paillée aux logettes, apprentissage du Dac (distributeur automatique de concentrés)… L’éleveur a convié à la première traite tous les éleveurs voisins, presque tous passés par la même épreuve.

Lui s’estime relativement chanceux puisque ses élèves y avaient réchappé. À la génétique ainsi sauvegardée s’ajoute désormais celle d’un autre troupeau. « Ce ne sont pas les mêmes choses qui ont été travaillées dans cet élevage, mais c’est un troupeau de qualité issu de quarante ans de sélection, apprécie François Pernet. On va respecter et préserver ce travail. »

« Tout le monde joue le jeu «

Pour ce premier lot, et les trois qui arriveront plus tard, la mise en relation a été faite par l’organisme de sélection abondance. Les associés ont visité l’élevage et fait les dernières traites avec le cédant. Le lot n’a pas pu être vacciné contre la DNC avant son départ puisqu’il était en zone indemne, mais un maximum de précautions a été pris : visite sanitaire des deux élevages, désinsectisation des bovins, vaccin dès la descente du camion.

« Mais on a peur, confie l’éleveur. Je me vois mal rappeler le cédant pour dire que le troupeau qu’il m’a confié est fichu. Et moi, je ne m’en relèverais pas. » Toute la profession réclame un rappel de vaccination à la sortie de l’hiver… sans réponse pour l’instant. « Et il n’y a pas que la DNC qui nous inquiète », ajoute-t-il. Outre les dépistages obligatoires des maladies réglementées, il jouera la sécurité en vaccinant contre la fièvre Q, la MHE et les sérotypes 3 et 8 de la FCO.

« Tout le monde joue le jeu localement : les banques avec des prêts à taux zéro, les coopératives d’approvisionnement pour les semences et aliments, souligne François. On a aussi un appui de la chambre d’agriculture, de la MSA et même de la DDPP (2). Et entre voisins, on s’est tous soutenus, quelles que soient les appartenances syndicales. » Surtout, il voit un sens à leur sacrifice : « On l’a accepté en notre âme et conscience pour protéger les autres. Et ça a marché : la DNC n’a pas franchi les cols alentour. »

(1) Arrêté préfectoral de déclaration d’infection. (2) Direction départementale de la protection des populations.

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