Marchés : les grandes cultures bio cherchent leur équilibre
Les marchés des différentes grandes cultures bio montrent des évolutions contrastées. Globalement, le contexte invite à la sécurisation des débouchés.
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« De manière générale, le marché des grandes cultures bio est peu porteur, estime Diane Rivaton, référente en agriculture biologique à La Coopération Agricole de l’Auvergne-Rhône-Alpes. Il y a des retards d’exécution dans certains contrats, voire des annulations par les clients des organismes stockeurs. On est dans une période où même les grandes cultures sont impactées par la baisse de consommation du bio. »
« Concurrence des labels »
Celle-ci s’explique par l’inflation, mais aussi par « une concurrence des labels », juge Bastien Boissonnier, du Cluster bio. Cette association fédère les transformateurs et distributeurs bio en Auvergne-Rhône-Alpes. « Sur la filière du pain par exemple, la HVE [Haute valeur environnementale] et la CRC [Culture raisonnée contrôlée] se développent. Le consommateur est un peu confus et ne sait plus trop, ce qui se cache derrière le mot “bio”. »
Sur ce point, des campagnes de communication sont prévues par l’Agence bio et les mouvements régionaux. L’objectif est de « resituer le bio dans l’intérêt collectif et rappeler le cahier des charges », indique Bastien Boissonnier.
Filière : La demande en céréales CRC augmente (22/11/2022)
Des disparités selon les cultures
L’équilibre entre l’offre et la demande varie en fonction des cultures. Pour le blé, l’exportation devient nécessaire pour équilibrer le bilan français. Certaines filières sont saturées, à l’image de l’épeautre et du petit-épeautre.
Au contraire, « le marché est porteur et la demande existante en légumes secs, en sarrazin, en lin », indique Diane Rivaton. D’autres filières se développent, comme l’orge brassicole, le tournesol, ou encore le colza. Mais les spécialistes appellent à la vigilance car ce sont des petits marchés qui peuvent très vite être saturés. Diane Rivaton conseille aux agriculteurs de bien sécuriser leurs débouchés avant d’implanter leurs cultures.
« Pas de vagues de déconversion »
Les prix bio actuellement proposés aux agriculteurs peuvent entrainer, pour certaines structures, des questionnements sur le maintien de l’activité bio. « A priori cette année, il y aurait des interrogations, mais pas de vagues de déconversion massive en grandes cultures », estime Diane Rivaton, sur la base des retours qu’elle a des coopératives. L’experte a confiance dans la résilience de la filière bio : « Nous sommes dans une phase conjoncturelle, nous allons passer le cap », assure-t-elle.
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