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Mer Noire Moscou insiste pour exporter ses engrais

La Russie ne voit aucun progrès dans la levée des obstacles à ses exportations d’engrais.

La Russie ne voit aucun progrès dans la levée des obstacles à ses exportations d’engrais, une condition pour que Moscou prolonge l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui arrive à échéance à la mi-mai.

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« Jusqu’à présent, nous ne voyons aucun progrès », a déclaré le mercredi 26 avril 2023 l’ambassadeur russe auprès des Nations unies à Genève Guennadi Gatilov, ancien vice-ministre des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a fait une proposition au président russe Vladimir Poutine — dont on ignore les détails — pour permettre la prolongation de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui a permis d’atténuer la grave crise alimentaire mondiale qui frappe des centaines de millions de personnes dans le monde.

Cet accord arrive à échéance le 18 mai 2023.

Menaces sur le corridor céréalier

L’accord a été prolongé le 19 mars 2023. Mais Moscou a proposé soixante jours plutôt que la reconduction tacite initialement convenue de 120 jours, en insistant sur le respect de l’autre volet de l’accord — passé entre la Russie et l’ONU — qui concerne essentiellement ses exportations d’engrais.

Moscou a de nouveau menacé à la mi-avril de suspendre l’initiative sur les céréales si ses cinq exigences n’étaient pas remplies, dont la reconnexion au système bancaire international Swift de la banque russe spécialisée dans l’agriculture Rosselkhozbank.

L’AFP a toutefois pu confirmer mercredi auprès d’une source proche du dossier que les autorités américaines avaient donné à la banque JP Morgan la permission d’effectuer des paiements vers Rosselkhozbank pour permettre des exportations de céréales et d’aliments russes.

Premières récoltes

Les départements d’État et du Trésor ont demandé à l’établissement américain de faciliter ces transferts à l’approche des premières récoltes dans la mesure où de nombreux pays dépendent des céréales russes pour leur sécurité alimentaire, a expliqué cette source. Les paiements sont limités et suivent un processus très strict, JP Morgan voulant s’assurer de la destination des transferts et de l’identité des contreparties, a-t-elle ajouté. La banque a reçu l’assurance qu’elle ne serait pas poursuivie pour infraction des sanctions à l’encontre de Moscou. Contactée par l’AFP, JP Morgan n’a pas souhaité faire de commentaires.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait fait allusion le mardi 25 avril 2023 à cet accord lors d’une conférence de presse mais sans nommer la banque et en insistant sur le fait qu’il ne pouvait s’agir d’une solution à long terme.

Les demandes de la Russie

Moscou exige également la reprise des livraisons en Russie d’engins et de pièces détachées agricoles, l’annulation des entraves pour assurer des navires, l’accès aux ports étrangers ainsi que le dégel des actifs de sociétés russes liées au secteur agricole situés à l’étranger et la reprise du fonctionnement du pipeline Togliatti-Odessa, qui relie la Russie à l’Ukraine et qui permet la livraison d’ammoniac, un composant chimique très utilisé en agriculture.

« A ce jour, aucun progrès réel n’a été réalisé dans la résolution de ces problèmes », a affirmé mercredi Guennadi Gatilov.

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