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Glyphosate La « start-up d’État » ne satisfait pas la FNSEA

© Claudius Thiriet

Dans un communiqué du 23 novembre, la FNSEA et JA (Jeunes Agriculteurs) déclare que « cette nouvelle “appli” n’apporte aucune des réponses concrètes attendues ».

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Accompagner les agriculteurs vers la sortie du glyphosate d’ici à 2020, oui. Mais « pas comme ça ! », s’inquiètent la FNSEA et JA dans un communiqué du 23 novembre. La start-up d’État lancée la veille par le gouvernement ne remporte pas les suffrages auprès de ces deux syndicats d’autant qu’ils n’ont pas été conviés à la réflexion.

En effet, le jeudi 22 novembre 2018 déjà, les réactions étaient désabusées. Éric Thirouin, président de la commission environnementale de la FNSEA, s’étonnait : « Nous n’avons été informés de cette initiative que quelques minutes avant le lancement du site. On regrette que cette start-up ait été créée sans concertation avec les acteurs qui sont sur le terrain. L’État n’est pas dans la concertation ni dans l’accompagnement financier. »

De l’ordre de la dénonciation

Et à la FNSEA et JA d’ajouter : « Comptabiliser des engagements ressemble plus à une opération de communication dont un des effets les plus pervers serait une nouvelle escalade dans l’agribashing. A quel moment le compteur sera-t-il jugé suffisant pour ne plus désigner les agriculteurs à la vindicte de l’opinion publique ? Quid de ceux qui ne se déclareraient pas ? La FNSEA et JA ne peuvent cautionner cette méthode. »

Jeudi dernier, alors que Christiane Lambert était en déplacement en Alsace pour le Congrès du maïs, la présidente de la FNSEA s’indignait de cette chasse aux sorcières : « Que ceux qui doutent du syndicalisme sachent que nous avons évité la publication par le gouvernement d’une carte recensant à la parcelle l’utilisation du glyphosate. Allons-nous tondre en place publique les agriculteurs qui utilisent du glyphosate ? […] Les interdictions pleuvent en France essentiellement sur les phytos alors que les frontières restent ouvertes aux produits agricoles qui ne sont pas cultivés dans les mêmes conditions qu’en France. Il faut lutter contre cette économie punitive ! »

Pas sans les agriculteurs

De leur côté, les deux syndicats œuvrent avec 40 partenaires, depuis un an, « pour trouver les solutions qui permettent de réduire les intrants, dont le glyphosate, et qui ne laissent aucun agriculteur dans des impasses techniques », lit-on dans le communiqué.

Et de conclure : « La transition de l’agriculture vers des modèles plus vertueux, plus économes en intrants, plus respectueux des ressources naturelles, porteurs de solutions pour le climat, est intégrée par les agriculteurs. Mais elle ne se fera pas sans eux ; ni contre eux, ni contre leurs revenus. Elle ne se fera pas non plus à coup de décisions unilatérales et dogmatiques au service d’une fiscalité écologique punitive : augmentation de la redevance pollution diffuse (RPD), charges supplémentaires induites par la séparation du conseil et de la vente des produits phytosanitaires, interdictions de produits de traitements sans solutions ni alternatives, absence d’ambition pour les énergies renouvelables agricoles… »

I. La.

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