Phytos NatUp fait appel de l’interdiction de stocker

« Nous avons déjà déposé un appel à la fin de la semaine dernière. D’autre part, nous déposons cette semaine un référé. Nous espérons vivement pouvoir retrouver l’usage de cet outil à court terme ou à moyen terme », nous expliquait Patrick Aps, le directeur général du groupe coopératif NatUp, le mardi 3 décembre 2019 en aparté de l’assemblée générale de la coopérative qui regroupe 7 000 agriculteurs du quart nord-ouest de la France.

Patrick Aps s’exprimait à propos de l’annulation à la fin d’octobre de l’autorisation de stockage sur le site classé Seveso de Vieux-Manoir à 20 km au nord de Rouen et géré par la société Odièvre, filiale de NatUp. Cette décision du tribunal avait été prise à la fin d’octobre 2019, dans les jours suivant l’incendie du site de Lubrizol installé à une courte encablure de là. C’est un recours porté en 2018 par l’association « Défense et Promotion des cinq communes du plateau de Buchy » qui en est à l’origine. L’autorisation d’exploiter avait été délivrée par la préfecture depuis 2017. Les plaignants mettaient en cause des risques d’accident et de pollution.

« Ayant fait appel, nous avons aujourd’hui besoin d’une décision de justice rapide pour pouvoir nous organiser en conséquence. Nous espérons être fixés au cours de l’année 2020 », souligne Jean-Charles Deschamps, le président de la coopérative. La plate-forme construite depuis 18 mois seulement constitue un maillon essentiel de la logistique du groupe. Elle assurait 70 % de l’approvisionnement en produits phytosanitaires des adhérents avec une capacité de stockage de 4 150 tonnes.

Décision pénalisante

« Dès le lendemain de l’annulation de l’autorisation de stocker, nous avons activé un plan B, reprend Jean-Charles Deschamps. Nous avons trouvé d’autres solutions logistiques jusqu’à 350 km aux alentours de Rouen. Cela n’a pas été facile car dans le contexte de Lubrizol. Nous n’étions pas les seuls à rechercher des capacités de stockage sur sites classés Seveso seuil haut. Nous y sommes parvenus avec le moins d’incidence que possible pour les agriculteurs. Il n’en reste pas moins que cette décision nous est très pénalisante. C’est l’efficacité de la logistique tout entière qui est perdante. »

L’équipe dirigeante met en exergue les technologies de pointe qui équipent cette plate-forme de Vieux-Manoir, notamment en matière de sécurité. « Sur les 7,5 millions d’euros investis, 1 million a été consacré à la sécurité et notamment la sécurité incendie. Sans compter l’investissement quotidien dans les plans de formation et les plans de sécurité », ajoute le directeur général.