MSA, Inrae, OFB… les syndicats de salariés dénoncent les dégradations
Face aux actions « coup de poing » visant les institutions publiques, les syndicats de salariés s’inquiètent pour leurs agents.
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À Coutances, des têtes et peaux de sangliers et de renards ont été déposées devant la porte de l’Office français de la biodiversité (OFB). À Agen, la Mutualité sociale agricole (MSA) a été aspergée de lisier. À Paris, c’est le siège de l’Inrae qui a été emmuré sous une affiche « A vendre, ne sert plus à rien ! ». Alors que les mobilisations agricoles ne faiblissent pas, les institutions publiques accompagnant le monde agricole sont aussi visées par ces manifestations d’automne.
Le 7 novembre 2024, la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT dénonçait déjà une « surenchère » des organisations agricoles « surfant sur la colère » des agriculteurs, dans le contexte des élections aux chambres d’agriculture.
La CFDT Agri-Agro, qui représente aussi les salariés du secteur agricole et agroalimentaire, a annoncé, « condamner fermement ces actions et apporter un soutien fort aux agents ébranlés moralement », dans un communiqué du 28 novembre. Les mêmes agents, qui, pour le syndicat, « œuvrent avec dévouement au service des agriculteurs ».
Les services de l’État ne « sont pas la cause des difficultés de l’agriculture », plaide la CFDT Agri-Agro, qui pointe plutôt, les « modèles économiques et l’organisation des marchés ». La veille, la CFDT apportait déjà un soutien « total » aux agents de la MSA, « partenaire essentiel du monde agricole » face aux « dégradations perpétuées dans plusieurs locaux », comme à Nîmes où des manifestants sont entrés dans les locaux de la MSA et ont brisé des vitres, avant d’être dispersés par les gaz lacrymogènes des forces de l’ordre.
« Plus grande fermeté »
Le 20 novembre, la CFDT Agri-Agro avait rejoint la mobilisation en dénonçant le Mercosur qui « ne contient pas de garanties contraignantes en matière de respect des droits humains, sociaux, syndicaux et environnementaux », appelant « toutes les parties prenantes à se mobiliser pour engager durablement notre système alimentaire dans la transition agroécologique ».
Elle appelle désormais à la « plus grande fermeté » face à « l’intimidation des agents des services de l’État ». Une « grande fermeté », qu’Annie Genevard a finalement faite sienne face à « toute atteinte aux personnes et aux biens, qui nuit aux revendications légitimes des agriculteurs », a-t-elle déclaré auprès de l’AFP le 29 novembre, au lendemain des actions contre l’Inrae. L’après-midi pourtant, elle faisait part sur X (anciennement Twitter) de partager « leur sentiment d’urgence ».
En manifestant tôt ce matin devant l’INRAE et l’ANSES, dans le calme et avant l’arrivée des salariés, les agriculteurs ont exprimé leurs attentes immenses vis-à-vis de la recherche et des scientifiques pour trouver des solutions aux défis gigantesques de notre agriculture.
— Annie Genevard (@AnnieGenevard) November 28, 2024
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Un discours qui n’est pas passé auprès de la CFDT Agri-Agro : « Ces méthodes d’intimidation contre les organismes et les agents de votre ministère sont graves et inacceptables », a répondu le syndicat sur X.
« Aucune détresse, aucune angoisse, aucune colère, aussi profondes soient-elles, ne peuvent justifier les attaques contre les biens et les personnes », précisait la CFDT dans un communiqué. Et d’ajouter : « Les dégradations commises, les banderoles violentes envers les agents publics sont intolérables. »
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