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La Coordination rurale bloque des points stratégiques dans le Nord

Depuis ce mercredi 4 décembre, la Coordination rurale a mené plusieurs rassemblements et blocages dans les Ardennes, le Pas-de-Calais, la Manche et en Belgique.

La grogne des agriculteurs gagne le nord de la France et de l’Europe avec plusieurs blocages d’autoroute et de ports menés par la Coordination rurale.

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À l’appel de la Coordination rurale, des agriculteurs ont mené des opérations de contrôle sur les routes dans le Nord, les Ardennes et le Pas-de-Calais, a indiqué Patrick Legras, porte-parole national de la Coordination rurale (CR) joint par l’AFP. L’autoroute A2 entre Lille et Bruxelles est fermée ce jeudi 5 décembre 2024 matin en raison d’une mobilisation d’agriculteurs français et belges rassemblés dès la veille au soir à la frontière pour dire leur opposition commune au Mercosur, ont indiqué syndicat et préfecture.

En Normandie, les producteurs se sont mobilisés le mercredi 4 décembre 2024 entre Valognes et Cherbourg (Manche) pour lutter contre l’importation de lait et de beurre irlandais et la mauvaise rémunération du litre de lait.

Des camions bloqués et contrôlés

Les agriculteurs assurent tenir « plusieurs points de blocage », notamment au niveau de Sedan (Ardennes) où une cinquantaine de tracteurs sont toujours mobilisés jeudi matin, d’après la Coordination rurale. « On filtre les camions et on se concentre sur les produits d’importation, tout ce qui est viande qui ne correspond pas aux normes françaises », a indiqué Patrick Legras. L’autoroute A2 est coupée dans le sens Paris-Bruxelles au niveau de l’échangeur à Vicq, a indiqué jeudi matin la préfecture du Nord, invitant les automobilistes à « éviter absolument de prendre l’autoroute A2 vers Bruxelles ».

Près d’une centaine d’agriculteurs français et belges ont bloqué, dans la nuit de mercredi à jeudi, le poste-frontière autoroutier de Hensies-Crépin (Nord), a constaté l’AFP. Des agriculteurs belges poursuivent jeudi matin la manifestation entamée, avec 20 à 25 tracteurs sur place, a précisé la préfecture.

« Le principal sujet, c’est d’avoir une rémunération correcte, sans avoir besoin de toujours demander soit des subventions ou des aides », a souligné Stéphane Bleuzé, agriculteur et président de la Coordination rurale du Nord, présent à la manifestation. « Ce qu’on attend exactement du gouvernement, c’est qu’il nous accompagne sur le contrôle des produits qui sont importés. »

« Il faut qu’on arrête de se moquer de nous. Chute du gouvernement ou pas, il y a une personne qui est là depuis quatre ans, c’est le président de la République », estime Patrick Legras. « C’est à lui de prendre les décisions et dire : on va discuter, il y a un problème, on va revenir sur les normes européennes. »

Vent debout contre les importations irlandaises

La Coordination rurale a réalisé sa première action dans la Manche avec un rassemblement devant le E. Leclerc de Valognes. Le syndicat s’est ensuite rendu au port de Cherbourg pour dénoncer des importations de lait irlandais et réclamer une augmentation du prix du lait.

« Nous avons appris d’une source qu’un bateau transportait de la marchandise française afin d’être transformée en Irlande ou en Angleterre avant d’être réintroduite en France. Il y aurait 300 000 litres de lait transportés qui reviennent sous la forme de beurre ou de plusieurs produits. Nous allons contrôler tout ça », déclare Alexandre Viel, producteur laitier dans une exploitation de Marchésieux dans une interview accordée à France Bleu Cotentin diffusée ce mercredi 4 décembre.

Les producteurs normands estiment également ne pas pouvoir s’en sortir pour se dégager un prix rémunérateur. « On a tellement de normes sur le lait. Quand on voit un prix du lait à 450 € les mille litres et une tonne d’aliments pour les vaches à 600-700 € la tonne, ce n’est pas possible ! », s’insurge Alexandre Viel.

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