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La Coordination rurale voit les élections aux chambres comme un « référendum »

Véronique le Floc'h (présidente) et Sophie Lenaerts (vice-présidente) sont ambitieuses pour les prochaines élections aux chambres d'agriculture.

Le syndicat a choisi le Space de Rennes pour sa conférence de presse de rentrée et le lancement de sa campagne pour les élections aux chambres d'agriculture de janvier prochain.

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Au troisième et dernier jour du Space de Rennes le 19 septembre, la Coordination rurale a donné le la pour les prochaines élections aux chambres d’agriculture. Pour le syndicat et sa présidente Véronique le Floc’h, « les agriculteurs devront répondre en 2025 à un référendum sur le modèle agricole qu’ils souhaitent », prévient-elle.

Premier modèle visé, celui défendu par la FNSEA, selon Véronique le Floc’h. « Un modèle qui domine dans l’influence sur l’agriculture mais qui n’assume pas son rôle de contre-pouvoir en faveur des agriculteurs car ils défendent plusieurs maillons des filières en même temps. Ce qui nous a conduit vers une domination des industriels », pointe la syndicaliste. Vient ensuite celui défendu par la Confédération paysanne qui, selon Véronique le Floc’h, diverge du leur en « s’opposant à une agriculture qui a besoin d’eau » et en mettant de côté l’importance « pour les agriculteurs en fin de carrière de partir avec quelque chose », estime-t-elle.

Sans donner un objectif de chambres d'agriculture à remporter, Sophie Lenaerts, vice-présidente du syndicat, en espère « un maximum » et promet des chambres « ouvertes à tous les agriculteurs, syndiqués ou non, et dans leur intérêt ».

Une « non-assistance à élevages menacés »

Véronique le Floc’h a ensuite dépeint un tableau pessimiste pour l’année 2024. « Une des pires années depuis 50 ans », selon elle. « Nos élevages sont décimés pour des raisons sanitaires, des vignes sont arrachées et les champs sont dévastés par la grêle et les évènements climatiques », énumère-t-elle. La présidente rappelle que ces évènements se produisent dans un contexte qui avait déjà déclenché les manifestations du début de l’année mais après lesquels la profession « n’a pas obtenu grand-chose », regrette-t-elle.

Sur le front de la FCO (fièvre catarrhale ovine) notamment, Véronique le Floc’h fustige la gestion du gouvernement et parle de « non-assistance à élevages menacés ». Elle va ensuite plus loin en condamnant une « défaillance que nous pourrions qualifier de volontaire et claire de l’État et des services publics », notamment sur l’information en amont des éleveurs et dans l’anticipation de la diffusion de la maladie.

Le syndicat réclame « des compensations financières de pertes de chiffre d’affaires sur l’ensemble de la carrière de chaque animal » ou encore « une mise à disposition gratuite des doses de vaccins ». Pour les céréaliers, Véronique le Floc’h demande « une année blanche des cotisations de MSA, et non pas un report ».

Une loi d'orientation à compléter

À l’adresse du prochain ministre de l’Agriculture, la CR espère de la « réactivité pour ne pas nous faire ressortir de nos fermes », prévient-elle et souhaite « des choses concrètes ». Sur la loi d'orientation et d'avenir agricoles, le syndicat attend la reprise des travaux mais dresse des « lignes rouges ». Véronique le Floc’h ne veut ainsi pas de diagnostic modulaire.

« C’est inconcevable de voir des exploitations potentiellement avec des notes dégradées que les exploitants ne céderont pour rien ou qui seront abandonnées », anticipe-t-elle. Autre mesure dans le viseur de Véronique le Floc’h, les stages de sensibilisation aux enjeux environnementaux et la création de France Service Agriculture. « Pourquoi une strate en plus ? Quels sont ses contours, ses missions, ses budgets ? » s’interroge-t-elle.

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