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Fruits et légumes importés : la Coordination rurale soutient le recours d’un candidat de gauche

La Coordination rurale apporte son soutien au recours d'un candidat de gauche aux législatives, contre les importations de fruits et légumes traités avec des pesticides interdits au sein de l'Union européenne.

La Coordination rurale s’est jointe à un candidat socialiste aux législatives, pour déposer un recours en justice contre le non-respect de la loi Egalim, qui inclut une mesure pour bannir l’importation de fruits et légumes traités avec des pesticides interdits dans l’Union européenne.

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La Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français, a apporté ce mercredi 26 juin 2024, son soutien à l’initiative d’un candidat du Nouveau Front populaire aux législatives, demandant au tribunal administratif de Paris de forcer le gouvernement à bannir l’importation de fruits et légumes traités avec des pesticides interdits dans l’Union européenne.

Mesure « rarement respectée »

Cette mesure est prévue par l’article 44 de la première version de la loi Egalim de 2018, visant à garantir un revenu décent aux agriculteurs. Mais dans les faits, elle est rarement respectée tandis que la réglementation européenne prévoit plutôt des limites maximales de résidus de pesticides à ne pas dépasser, a affirmé à la presse Charles Culioli, avocat et candidat socialiste — Place publique du Nouveau Front populaire.

En lice pour les élections législatives dans l’Aisne, il a créé en février l’association « Justice pour nos agriculteurs » afin d’exiger l’application de cet article. Il a demandé dans la foulée au gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires.

L’absence de réponse dans les deux mois étant considérée comme une décision implicite de refus, l’association a déposé au début de juin un recours devant le tribunal administratif de Paris pour la contester. Cette procédure a reçu le soutien de la Coordination rurale (CR), qui prévoit de se joindre au recours dans les jours à venir.

Un sujet « autant de droite que de gauche »

« On met l’État face à ses responsabilités », a expliqué le secrétaire général du syndicat, Christian Convers, le mercredi 26 juin à la presse en dénonçant « tout ce qu’on impose à nos agriculteurs et pas aux produits » importés en France.

Ce sujet « est autant de droite que de gauche », a ajouté le responsable de la CR, organisation généralement classée à droite. La lutte contre les importations de produits traités par des pesticides interdits en Europe, comme l’herbicide atrazine utilisé notamment sur le maïs, « est totalement transpartisane », a abondé Charles Culioli.

Le syndicaliste et le candidat étaient au tribunal administratif pour y déposer des « pièces à conviction », en l’occurrence deux oranges et un pot de miel.

Question de « volonté politique »

En pleine crise agricole au début de l’année, le gouvernement a pris un arrêté interdisant l’importation de fruits et légumes traités avec l’insecticide thiaclopride, prohibé en France depuis 2018 et dans l’Union européenne depuis 2021.

« On voit bien que s’il y a une volonté politique », il est possible de prendre ce genre de mesures, a souligné Charles Culioli.

Selon un rapport parlementaire publié à la fin de 2023, 907 substances actives sont interdites en Europe.

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