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Conjoncture Le soufflé retombe sur le marché du porc

En France, dans la zone Uniporc Ouest, les abattages sont en recul de 6,7 % sur le premier trimestre de 2023.

Malgré la fonte de l’offre, la demande de viande porcine reste trop faible sur le marché européen. À l’exportation, la concurrence est rude.

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L’ascension continue du prix de base du porc en France a pris fin, pour le moment. Elle trouvait son origine entre janvier et le début de mars dans un net recul de l’offre : –6,2 % sur un an au premier trimestre dans la zone Uniporc Ouest. La hausse des cours a d'abord laissé place à une stabilisation entre la mi-mars et la mi-avril aux alentours de 2,38 €/kg. La cotation au Marché du porc breton (MPB) a ensuite commencé à s'éroder. Face au manque de porcs, « les professionnels ont anticipé leurs achats avant Pâques, et désormais, ils résistent face à de nouvelles hausses de prix », analyse Elisa Husson, ingénieure d’études économiques à l’Institut du porc (Ifip), dans un podcast diffusé le 19 avril 2023.

- Les prix du porc sont orientés vers la baisse depuis quelques semaines en France.

Pour le MPB, « le jour férié de Pâques a marqué un tournant dans l’évolution du prix du porc ». La place bretonne estime que le ralentissement de l’activité a « permis aux abattoirs de souffler dans la recherche de leur approvisionnement ». Qui plus est, la demande souffre d’une météo « peu favorable à une forte consommation de produits à griller », ainsi que de l’inflation. De quoi causer des difficultés aux opérateurs pour défendre le prix de la viande en aval.

Manque de compétitivité

Ces difficultés sont aussi observées dans les autres principaux pays producteurs de l’Union européenne. Entre manque d’offre et prix soutenus, se faire une place à l’exportation s’avère également laborieux. « Les viandes mises sur le marché par les États-Unis, le Canada ou le Brésil sont plus compétitives », observe Pascal Le Duot, le directeur du cadran de Plérin. Après avoir reculé de 16,5 % en 2022, les exportations européennes poursuivent leur déclin en janvier 2023. « En dehors du Japon et de la Côte d’Ivoire, les principaux débouchés sont en repli », note le MPB.

- Les exportations européennes de viande porcine ont reculé en janvier 2023 par rapport au même mois de 2022.

Dans cette ambiance lourde, la remontée du prix du porc au Danemark — dont les débouchés sont essentiellement orientés vers l’exportion — pourrait être le signe d’un regain de la demande sur le Vieux Continent et dans les pays tiers. Les besoins de la Chine, premier client étranger de l’Union européenne, restent toutefois timides.

« Les restrictions dues au Covid-19 ont réduit la demande et précipité les mises sur le marché autour du nouvel an jusqu'à la fin de janvier, faisant pression sur le prix du porc », analyse le MPB. Dans le nord du pays, la résurgence de la peste porcine africaine pourrait en outre précipiter les abattages. Pour autant, les nouveaux agréments d’exportation récemment obtenus par 15 entreprises françaises « restent une bonne nouvelle », assure Pascal Le Duot.

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