La luzerne déshydratée explore de nouveaux débouchés
Équin, porcin, volaille, alimentation humaine, biomasse, matériaux… Face à la décapitalisation du cheptel, la filière de la luzerne déshydratée étudie plusieurs options de marché.
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En France, la luzerne déshydratée est majoritairement consommée par les ruminants : bovins, ovins et caprins (73 %). Suivent ensuite les chevaux (16 %), et les lapins (11 %), selon les chiffres de La Coopération Agricole - Luzerne de France. Mais face à la décapitalisation du cheptel bovin, « notre secteur doit s’adapter », a déclaré Didier Coulmier, directeur de la recherche et du développement de Désialis (1), le 3 novembre 2025 lors du Congrès mondial de la luzerne organisé à Reims.
Nutrition de précision
Il a souligné le potentiel de développement du débouché équin, en particulier sportif. C’est d’ailleurs l’un des objectifs stratégiques de la filière à court terme. Cette dernière appuie pour cela sur le bienfait de l’espèce pour la santé digestive des chevaux. Elle ambitionne aussi de renforcer la segmentation de l’offre par animal, mouvement déjà à l’œuvre, pour « maximiser la valeur des produits ».
Cédric Letissier, directeur commercial de Nealia (2), estime malgré tout que la luzerne pourrait tirer son épingle du jeu dans le contexte de développement de la nutrition de précision en vache laitière. « La robotisation de l’alimentation et de la traite est en train d’exploser, fortement portée par la conjoncture économique. » Par conséquent, a-t-il expliqué, les producteurs ont besoin de densifier et de sécuriser les rations, et misent sur la santé digestive des animaux. « La luzerne a son rôle à jouer. On cherche une fibre de qualité présente toute l’année. »
Didier Coulmier identifie aussi un nouveau marché potentiel, celui du bien-être animal : de récents travaux de recherche attestent de l’intérêt des balles de luzerne pour enrichir l’environnement des porcs et réduire la caudectomie. En volaille aussi, la pratique pourrait avoir un intérêt.
De nouveaux débouchés à trouver pour la luzerne bio (17/02/2025)
Source de protéine végétale
En alimentation humaine, la Commission européenne a autorisé la commercialisation d’un extrait concentré de luzerne. Source de protéine végétale, ce produit promet « des perspectives intéressantes d’ici à 2026 sur le marché des superaliments », estime La Coopération Agricole - Luzerne de France.
Sur un horizon plus lointain et à l’échelle mondiale, le secteur étudie d’autres options de niche, qui n’ont pour l’heure pas de modèle économique. Citons notamment les usages en tant que litière animale ou comme biomasse pour la production d’énergie, ou encore la transformation de cette matière première en emballages ou matériaux composites.
(1) Entreprise spécialisée dans les produits déshydratés pour l’alimentation animale.
(2) Entreprise spécialisée dans la nutrition animale.
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