Année noire pour les exportations de céréales au port de La Rochelle
La mauvaise récolte de 2024 a recentré les exportations de céréales depuis le port de La Rochelle sur l’Union européenne, au détriment des pays tiers. La nouvelle campagne s’annonce plus normale.
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La Sica Atlantique tout comme le groupe Soufflet-InVivo, les deux acteurs du trafic de céréales au port de La Rochelle, sont sur la même ligne : « Notre activité a traversé sa pire campagne depuis trente ans », comme l’a souligné Vincent Poudevigne, à la tête de la Sica. C’est le constat dressé lors de la Bourse maritime des produits agricoles à La Rochelle, le vendredi 20 juin 2025, concernant leurs exportations, conséquence de la très mauvaise récole de 2024.
En baisse de 40 %
Au total, ce sont 2,6 millions de tonnes qui y ont été chargées : 1,4 million de tonnes pour la Sica, 1,2 million de tonnes pour Soufflet, contre environ 4,5 millions de tonnes habituellement, soit une baisse d’environ 40 %.
« Le poste exportation est ainsi la variable d’ajustement des faibles récoltes et l’impact est majeur sur les silos portuaires », a observé Jean-François Lépy, directeur général de Soufflet Négoce. La Sica a cependant pu se rattraper un peu sur les maïs et Soufflet sur les orges, ces dernières atteignant même un nouveau record à 150 000 tonnes expédiées.
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Moins d’exportations vers les pays tiers
Pour le blé, les expéditions se sont resserrées sur les pays européens, avec le Portugal en tête suivi de l’Italie. Les pays tiers, notamment ceux du Maghreb ou d’Afrique de l’Ouest, ont préféré se tourner vers d’autres fournisseurs alignés sur les cours mondiaux avant de revenir en fin de campagne. L’Algérie, longtemps premier client des acteurs rochelais, a poursuivi son boycott non officiel.
Et quand les commandes sont enfin tombées en fin de campagne, à partir de mars, provenant du Maroc, de la Tunisie et de l’Afrique de l’Ouest, c’était par à-coups, complexifiant l’acheminement terrestre qui, dans le cas du rail, demande pourtant une véritable anticipation. Ces difficultés logistiques « accroissent l’écart de prix pour les départs portuaires », regrette Jean-François Lépy.
Vers une meilleure campagne
La nouvelle campagne s’annonce sous de meilleurs auspices. Les blés, dont les moissons ont commencé avec dix jours d’avance, devraient être bons aussi bien en quantité qu’en qualité. Mais les cours mondiaux restent en deçà des coûts de production en France, rendant les prix proposés peu intéressants pour les acheteurs potentiels.
La parité de l'euro par rapport au dollar, avec un dollar particulièrement faible, accroît encore le différentiel de prix et, en conséquence, le manque d’attrait pour les céréales françaises. Pour le début de campagne, les producteurs n’ont d’ailleurs rien proposé sur le marché à l'exportation.
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