La France rétrograde au classement des exportateurs mondiaux de céréales
Entre 2023 et 2024, la France est passée de sixième à huitième exportateur mondial de céréales dans un contexte de fortes tensions concurrentielles. L’Hexagone reste à la sixième place des exportateurs mondiaux tout produits agricoles et agroalimentaires confondus.
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En 2024, les exportations françaises de céréales ont atteint près de 8 milliards d’euros, marquant une baisse de 10 % sur un an. La France devient le huitième exportateur mondial de ce secteur, perdant deux places au classement par rapport à 2023, indique le rapport sur les performances à l’export des filières agricoles et agroalimentaires françaises en 2024, publié le 23 mai 2025 par FranceAgriMer. « Le solde commercial du secteur est excédentaire, de 6,3 milliards d’euros, mais en recul de 10 % », précise le rapport.
La Belgique reste le premier débouché des céréales françaises, suivie des Pays-Bas et de la Chine, « dont les achats reculent nettement (-33 % sur un an) après le pic observé en 2023 », commente FranceAgriMer. L’Espagne et l’Italie enregistrent également un net repli, respectivement de 14 % et 16 %, « pénalisées par la concurrence des origines mer Noire et ukrainiennes. »
13,4 millions de tonnes de blé tendre exportées
En volume, la France a exporté 13,4 millions de tonnes de blé tendre sur l’année 2024, en légère hausse sur un an. 60 % des flux sont concentrés sur cinq destinations : le Maroc, la Belgique, les Pays-Bas, l’Espagne et la Chine. En orge, « bien que sa part ait baissé de 50 %, la Chine reste le premier client avec 1,9 million de tonnes (34 % du total exporté) », détaille le rapport. La France a exporté 3,8 millions de tonnes de maïs grain, les principales destinations étant l’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne et l’Italie. En blé dur, FranceAgriMer note que les ventes sont restées stables à 747 000 tonnes, avec une forte orientation vers l’Union européenne et le Royaume-Uni.
« Si la performance à l’exportation des filières céréalières françaises a globalement résisté en 2024, elle s’inscrit dans un contexte de fortes tensions concurrentielles. La faiblesse des prix internationaux, conjuguée à une qualité irrégulière des grains français et à une offre russe abondante, pèse sur les marges des opérateurs, détaille FranceAgriMer. Sur plusieurs marchés traditionnels, notamment en Méditerranée et en Afrique subsaharienne, la France doit composer avec une érosion de sa compétitivité face aux origines mer Noire et à l’Allemagne. »
Balance déficitaire en oléagineux et fruits et légumes, excédentaire en sucre
Structurellement déficitaire en oléagineux (soja et produits transformés inclus), la France se place comme douzième exportateur mondial sur ce secteur, dont la balance commerciale a progressé de + 19 % sur un an, atteignant -1,1 milliards d'euros. Les exportations de graines de colza ont diminué de 6 % en valeur sur un an, malgré une hausse en volume de 1 %.
En fruits et légumes, la balance commerciale française reste nettement déficitaire en 2024 de 7,3 milliards d’euros (-1 % sur un an). « Dans le détail les situations diffèrent », souligne le rapport. Sur les légumes frais (hors pomme de terre), la balance commerciale affiche un déficit de 900 millions d’euros (-18 %). Pour les fruits, le déficit se creuse, plus légèrement, de 4 % (- 4,7 milliards d’euros). En pomme de terre fraîche en revanche, la balance commerciale affiche un excédent de près de 900 millions d’euros, en hausse de 28 %. À noter que les exportations de pomme, premier produit fruits et légumes exporté en volume (hors pomme de terre), progressent de 7 % en volume en 2024 par rapport à 2023 (et de 10 % en valeur).
La France est le second producteur mondial de sucre de betterave en 2024, derrière la Russie, et le neuvième producteur de sucres (betterave et canne confondues). L’Hexagone est le troisième exportateur mondial de sucre en valeur, derrière le Brésil et la Thaïlande, aux dépens de l’Inde. Le solde commercial est positif sur ce secteur, à 1,6 milliard d’euros (+ 4 % sur un an).
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