Planter davantage de pommes de terre, c’est « prendre des risques »
Le groupe des producteurs de pommes de terre du Nord-ouest européen (NEPG) appelle les agriculteurs à la prudence, dans un contexte de marché porteur mais incertain et face à une production qui se complexifie.
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En pommes de terre, la campagne à venir s’annonce « pleine d’incertitudes », estime le NEPG (North-West European Potato Growers Group), qui représente les producteurs de pommes de terre de France, Allemagne, Belgique, et Pays-Bas. Or, il semble selon lui « très probable » que les surfaces augmentent au printemps prochain.
« Les producteurs doivent être conscients qu’ils prennent des risques en augmentant leurs emblavements de pommes de terre », alerte l’organisation dans un communiqué diffusé le 12 février 2025. Il appelle ainsi les producteurs à la prudence, et à « suivre la demande des industriels de la transformation, et pas la précéder ». L’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT), membre du NEPG, porte ce même message à l’échelle française depuis plusieurs mois.
Le NEPG souligne notamment la stabilité des prix des contrats face à des coûts de production plus élevés. Leur hausse s’explique notamment par la tendance à la baisse des rendements, et le prix des plants. Bien que ces derniers aient diminué par rapport à 2024, ils restent 10 à 15 % plus cher qu’en 2023, chiffre le NEPG.
Une culture « plus difficile à produire et financièrement plus risquée »
Le groupement qualifie par ailleurs le marché mondial d'« incertain », se référant à la politique de Donald Trump, à « l’expansion des exportations de frites chinoises et indiennes », ou encore au « durcissement des décisions environnementales » européennes.
Le changement climatique, « le durcissement des réglementations et de la disponibilité en pesticides, l’augmentation des problèmes liés au sol (nématodes, taupins, souchet comestible…) et les maladies en développement comme le Stolbur, ainsi que les problèmes et la législation liés aux nitrates dans les eaux souterraines, rendent la pomme de terre techniquement et économiquement plus difficile à produire et financièrement plus risquée ».
Hausse rapide des prix en janvier
D’après le NEPG, la récolte 2024 de pommes de terre de sa zone (France, Allemagne, Belgique, et Pays-Bas) s’élève à 24,7 millions de tonnes, soit une hausse de 6,9 % par rapport à la récolte 2023. Et « malgré l’augmentation de l’offre, le marché reste dynamique ». Le NEPG souligne que « les prix à la production sont passés de 12,50 €/100 kg en octobre-novembre 2024 à 30,00 €/100 kg début février ». Une hausse rapide qualifiée d'« assez surprenante ».
Il estime que « l’évaluation des stocks au cours des prochains mois, ainsi que le calendrier et les conditions de plantation, seront d’une importance capitale pour l’évolution des prix cette saison ».
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