Céréales : l’USDA abaisse son estimation de la récolte mondiale
Le ministère américain de l’Agriculture (USDA) a revu à la baisse ses estimations de la production mondiale de blé, soja et maïs ce vendredi 11 octobre 2024. Ce repli s’explique en bonne partie par les conditions météorologiques défavorables.
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L’USDA prévoit une récolte de blé pour la campagne de 2024-2025 inférieure de 2,8 millions de tonnes à sa précédente projection, publiée en septembre. Selon son rapport mensuel Wasde sur l’offre et la demande de grains, cette baisse est due à une production moindre d’un million de tonnes à la fois dans l’Union européenne et en Russie, ainsi que de 710 000 tonnes en Inde.
Pluie dans l’Union européenne, sécheresse en Russie
L’Union européenne a connu une année marquée par des précipitations nettement supérieures à la moyenne qui ont affecté les rendements. Le sud-ouest de la Russie a connu une sécheresse prolongée.
L’estimation de la production mondiale de maïs recule de 1,38 million de tonnes. Celle de la Russie a été amputée de 500 000 tonnes, celle de l’Ukraine de 1 million de tonnes, tandis que celle des États-Unis est revue à la hausse de 450 000 tonnes.
Pour le soja, la révision est moins marquée et répartie entre plusieurs pays, dont les États-Unis : 280 000 tonnes au total de moins, dont 110 000 tonnes pour les États-Unis.
Le coup de rabot sur les estimations de la récolte mondiale de blé a été plus que compensé par une hausse des stocks de début de campagne et une consommation plus faible qu’anticipé précédemment (–2,4 millions de tonnes).
« Ce qui a été retiré en consommation de blé a été ajouté côté maïs, par un jeu de vases communicants », a commenté Damien Vercambre, de la maison Inter-Courtage. La consommation de maïs a été réévaluée de 3,5 millions de tonnes.
« On est en train d’enregistrer des baisses de production à droite à gauche et on essaye de plâtrer » en ajustant les estimations de consommation. « Ça paraît neutre », a commenté, au sujet du rapport, Gautier Le Molgat, P.-D.G. d’Argus Media France, pour qui « on s’attendait à ce que certains chiffres soient davantage ajustés ».
Des importations chinoises de maïs en baisse
Gautier Le Molgat a relevé que « la Chine [importait] moins de maïs », signe d’affaiblissement d’un client majeur du marché mondial des matières premières, en particulier pour le maïs et le soja.
Dans la foulée de la publication du rapport, les cours partaient dans le rouge, en particulier le blé, qui cédait 1,57 % pour le contrat de référence à la Bourse de Chicago.
Pour Jon Scheve, de Superior Feed Ingredients, la réaction sensible du marché du blé s’explique par le fait « que les cours avaient beaucoup progressé » ces dernières semaines. « Or, ce rapport ne donnant aucune raison de faire monter ou baisser les cours, le marché a coupé son élan » faute de catalyseur, a précisé l’analyste.
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