Le ministère américain de l’Agriculture (USDA) a revu à la hausse son estimation pour la récolte de maïs aux États-Unis le jeudi 12 septembre 2024, grâce à de meilleurs rendements. Cette progression est plus que compensée par la contraction d’autres grands pays producteurs.
L’USDA table désormais sur 385,7 millions de tonnes de grain jaune pour la campagne américaine de 2024-2025, soit un million de plus qu’annoncé initialement, selon le rapport mensuel Wasde. « Cela a surpris le marché », a commenté Damien Vercambre, courtier du cabinet Inter-Courtage, car le manque de précipitations dans certaines grandes régions de production américaines ces dernières semaines avait alerté les opérateurs.
Des rendements meilleurs que prévus
Le prix du contrat sur le maïs le plus échangé à la Bourse de Chicago, pour livraison en décembre, est tombé dans le rouge après la publication du rapport. Vers 17h10 GMT jeudi, il reculait de 0,80 %. « La plupart des gens s’attendaient à une baisse de 10 % » des rendements, a décrit Jon Scheve, de Superior Feed Ingredients, qui a visité plusieurs exploitations ces derniers jours dans le Nebraska. « Les gens sont stupéfaits de voir à quels points les rendements sont bons. »
La récolte de maïs entre actuellement dans sa phase la plus active aux États-Unis. Selon Damien Vercambre, le cours du maïs limitait néanmoins ses pertes, en partie grâce à l’annonce du président ukrainien Volodymyr Zelensky selon laquelle un missile russe a frappé, en mer Noire, un cargo chargé de blé ukrainien à destination de l’Égypte.
La hausse attendue de la récolte américaine de maïs devrait être plus que compensée, selon l’USDA, par des productions moindres en Union européenne (–1,5 million de tonnes) et en Russie (–600 000 tonnes), affectées par des conditions météorologiques défavorables. Dès lors, la production américaine plus robuste que prévu « ne change pas la face du monde », selon Gautier Le Molgat, PDG d’Argus Media France.
Peu de nouveauté en blé et en soja
De l’avis général, les nouveaux chiffres de récolte américaine de maïs ont constitué le seul élément inattendu du rapport Wasde. Du côté du blé, « c’est un peu mou », a estimé Gautier Le Molgat. La progression des stocks de début de période atténue ainsi la baisse de l’estimation de récolte mondiale (–1,4 million de tonnes), surtout due à l’Union européenne. « C’est plutôt baissier » pour le marché, a dit Damien Vercambre au sujet des ajustements effectués par l’USDA sur le blé.
Quant au soja, il a connu très peu de modifications, avec pour seul événement une récolte supérieure au Paraguay (+500 000 tonnes).