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Les freins et moteurs de la production laitière dans le Grand ouest

Selon une étude de l'Institut de l'élevage, un contexte pédoclimatique propice à la production de fourrages est un élément clé pour soutenir la production laitière dans une région.

Le Grand ouest français, principal bassin de production laitier, connaît depuis quelques années de fortes disparités de collecte selon les départements. Face à ce constat, FranceAgriMer et l’Institut de l’élevage ont décrypté les obstacles et les moteurs de la production dans ce croissant laitier.

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Concurrence de productions agricoles, pression sur le foncier, conditions pédoclimatiques… FranceAgriMer et l’Institut de l’élevage (Idele) ont analysé les freins et les moteurs de la production dans le croissant laitier, à savoir le Grand ouest de la France, le 25 février 2025 lors du Salon de l’agriculture à Paris.

Le point de départ de l’étude est le constat d’une hétérogénéité de la collecte laitière dans les principaux départements producteurs du Grand ouest. Entre 2015 et 2023, elle a reculé de 24 % en Vendée, de 13 % dans le Finistère et de 11 % dans le Morbihan. Cette déprise laitière est observée de manière globale en France, pour des raisons notamment démographiques.

« Les éleveurs restent très peu dans l’activité laitière après 60 ans, analyse Christophe Perrot, chargé de mission économie et territoire à l’Idele. C’est pourquoi le film démographique dans le secteur laitier évolue très rapidement ». Pour autant, les départements de l’Orne et de la Manche ont montré une tendance inverse. Entre 2015 et 2023, la collecte dans ces deux départements a progressé de 3 % et 12 % respectivement.

Le rôle incontournable du contexte pédoclimatique

Pour comprendre ces différentes dynamiques, 3 499 situations d’arrêt de la production laitière ont été étudiées sur ces cinq départements (Vendée, Finistère, Morbihan, Orne et Manche). Conclusion : il n’y a pas de situation miracle pour maintenir la production, mais il semblerait que certaines conditions réunies sur un territoire peuvent aider.

Un contexte pédoclimatique favorable à la production fourragère, ainsi que de la main-d’œuvre disponible, sont des éléments incontournables. C’est ce que les départements normands possèdent, en plus d’une faible concurrence des autres productions agricoles.

Concurrence d’autres productions à forte valeur ajoutée

« Dans les territoires bretons, d’autres productions à forte valeur ajoutée à l’hectare font concurrence. Les productions de porc ou de légumes sont plus avantageuses économiquement, ce qui peut pousser à arrêter la production laitière », rapporte Christine Goscianski, agroéconomiste à l’Idele. De plus, la pression sur le foncier, qu’elle soit agricole ou touristique, freine le développement des élevages laitiers.

En Vendée, les exploitations possèdent une SAU de 149 ha en moyenne. « Elles peuvent facilement se tourner vers des productions alternatives grâce à leur taille, explique Christine Goscianski. Les éleveurs font également face à des difficultés de transmission des ateliers laitiers, ainsi qu’à un manque de main-d’œuvre ». Les problématiques d’accès à l’eau compliquent également la sécurisation du stock fourrager.

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