Lait Marchés bien orientés

Des signaux encourageants cette année. L’effet conjoint des États généraux de l’alimentation (Egalim) sur le marché français, du rééquilibrage de la cotation beurre-poudre et du fléchissement de la collecte mondiale permet de soutenir le prix du lait, moins sujet aux variations saisonnières en 2019.

Le lait standard conventionnel dépassait son niveau de l’année 2018 de plus de 20 €/1 000 litres entre les mois de mars et avril. Cette hausse atteint 30 €/1 000 litres en prix réel. Bien que restreint, ce différentiel significatif se maintient sur la fin de l’année. Il était encore de 12 €/1 000 litres en septembre, avec un prix moyen payé aux producteurs de 371 €/1 000 litres.

Concernant la collecte (1), l’Europe est le seul bassin exportateur majeur à avoir maintenu son niveau de production, tirée par l’Irlande et le Royaume-Uni. Si le déclin de l’Australie semble irréversible, le phénomène reste conjoncturel en Nouvelle-Zélande (mises aux normes environnementales) ainsi qu’aux États-Unis (guerres commerciales).

À l’échelle française, les livraisons 2019 devraient finalement s’aligner sur celles de l’an passé, malgré le repli du cheptel laitier entraîné par les deux années de sécheresse consécutives. Sur la fin de l’été, le nombre de femelles de deux à trois ans était en recul de 6 % par rapport à la même période en 2018. Sur les marchés, le ratio offre/demande penche du bon côté. Le beurre s’est stabilisé à 3 500 €/tonne. À la fin janvier, la vidange des stocks communautaires de poudre de lait écrémé (380 000 tonnes accumulées sur deux ans), un temps relayés dans le privé avant d’être relargués sur le marché, a permis de relâcher la pression sur les cours. À hauteur de 2 500 €/tonne, la cotation de la poudre maigre affiche, aujourd’hui, une hausse de plus de 50 % sur un an. Les prix européens restent compétitifs face aux marchés étasuniens et néo-zélandais.

(1) Lire l’Observatoire de La France agricole n° 3829 du 13 décembre, en page 4.