« La collecte progresserait dans presque tous les pays membres », affirme l’Institut de l’élevage (Idele), dans une étude parue le 12 mars 2018. La production européenne pourrait ainsi progresser de 2 % en 2018, par rapport à 2017, « avec une croissance toujours forte en Irlande (+8 %) et en Pologne (+5 %), modérée dans la plupart des états membres (entre +2 et +3 %), plus modeste en France et dans les pays baltes (de +1 à +1,5 %), et nulle aux Pays-Bas ».

Un cheptel « plutôt étoffé »

L’agrandissement du troupeau laitier européen devrait concourir à cette dynamique. « En 2018, l’évolution du cheptel dépendra de la conjoncture laitière, qui s’annonce plutôt bonne, estime l’Idele. Toutefois, les nouveaux investissements seront probablement plus modérés, les éleveurs étant plus prudents et les banques, plus exigeantes.

En France et en Allemagne, le cheptel pourrait « s’éroder au même rythme qu’en 2017, respectivement de 0,8 % et 0,4 % en un an. D’un côté, le rythme des cessations se maintiendra et, de l’autre, les agrandissements seront probablement plus progressifs et moins systématiques ».

En Irlande, le troupeau laitier devrait continuer de s’étoffer, alors qu’il pourrait se stabiliser au Royaume-Uni et en Pologne. Aux Pays-Bas, « le cheptel laitier baissera encore, plus ou moins vite selon le devenir de la dérogation à la directive nitrates, arrivée à échéance à la fin de 2017 ».

Incertitudes sur les marchés

Cette croissance devrait s’inscrire dans un contexte de prix du lait « stimulant dans tous les pays membres, avance l’Idele. Il devrait peu évoluer d’une année sur l’autre, la très bonne valorisation de la matière grasse atténuant, comme en 2017, la médiocre valorisation des protéines laitières ».

L’Institut n’écarte pas les risques d’une franche reprise laitière à l’échelle mondiale. « Nous ne pouvons exclure une croissance plus forte de la production laitière européenne ou/et une reprise plutôt dynamique de la production laitière dans l’hémisphère Sud au second semestre. Auquel cas, de tels scénarios détendraient plus ou moins le marché de la matière grasse, mais plomberaient davantage celui des protéines laitières. »

V. Gu.