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L’intérêt du cotransport en circuit court

« Pour les agriculteurs individuels, la limite à la mutualisation du transport est à 100 km autour de la ferme », détaille Gwenaëlle Raton, copilotele du groupe logistique du Réseau mixte technologique alimentation locale.

Pour les producteurs qui livrent en circuit court, le cotransport de produit est pertinent d’un point de vue économique, pratique et environnemental, mais certaines règles sont à respecter.

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« J’ai travaillé sur l’exemple de deux producteurs qui livraient chacun, 30 fois par an, un magasin dans l’Hérault. En faisant une simulation via l’outil Logicout, on s’est rendu compte que s’ils se partageaient l’effort en livrant chacun la marchandise des deux une fois sur deux, ils gagneraient en cumulé 1 000 euros de coût, près de 50 heures et 1 000 km par an », a chiffré Gwenaëlle Raton, lors de son travail sur la mutualisation du transport en acteurs du circuit court (1). L’experte est aussi géographe au laboratoire Splott-AME à l’université Gustave-Eiffel au campus de Lyon Bron (Rhône).

Des dérogations au transport professionnel

Elle estime que le cotransport de marchandise peut être pertinent d’un point de vue pratique, économique et environnemental. « Mais, d’abord, il faut avoir l’appétence pour le faire : ce n’est pas toujours facile pour des personnes qui ont l’habitude de travailler seules. Ensuite, la question du droit se pose. En effet, le transport pour le compte d’autrui est, sauf exception, réservé aux transporteurs professionnels », poursuit-elle.

Il existe plusieurs dérogations. « Pour les agriculteurs individuels, la limite à la mutualisation du transport est à 100 km autour de la ferme », détaille Gwenaëlle Raton.

L’entraide facilement mobilisable

« Il y a beaucoup de facilités en la matière pour les groupements d’entreprises agricoles, qui sont donc incitées à agir. Enfin, ce qui est sans doute le plus facilement mobilisable est l’entraide agricole. Elle permet de partager l’activité et, éventuellement, de rembourser les frais engagés. Et pour en bénéficier, il n’y a pas de démarche à effectuer », explique l’experte. Mais il y a des formes d’incertitudes dans les textes.

Définir des règles

« Ce qui ne pousse pas les institutions qui représentent les agriculteurs à être actives en la matière. Pourtant, il n’y a aucune jurisprudence, ce qui montre qu’il n’y a pas de poursuites judiciaires contre des agriculteurs qui utilisent l’entraide agricole », assure-t-elle. Les personnes qui veulent se lancer doivent par ailleurs être à jour sur les questions sanitaires.

« Nous conseillons aussi aux agriculteurs de se mettre d’accord sur quelques règles pour que la coopération dure : problématique de casse, assurance, système pour éviter les retards, les contaminations croisées… », conseille Gwenaëlle Raton.

(1) Gwenaëlle Raton a notamment été l’une des autrices, en 2023, d’un rapport du RMT sur la mutualisation du transport entre acteurs du circuit court, disponible sur le site rmt-alimentation-locale.org dans la rubrique « Ressources », sous-rubrique « Publications ».

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