Bruxelles rétablit des droits de douane sur l’avoine importée d’Ukraine
L’Union européenne va rétablir ses droits de douane sur les importations d’avoine ukrainienne, qui ont dépassé le plafond prévu pour l’exemption de tarifs, a-t-elle annoncé le mardi 18 juin 2024. Des organisations agricoles réclament aussi le retour de tarifs douaniers pour le sucre et les œufs d’Ukraine.
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L’Union européenne (UE) avait reconduit pour un an, à partir du 6 juin 2024, l’exemption de droits de douane sur les importations agricoles venant de l’Ukraine. Elle avait été adoptée en 2022 pour soutenir Kiev face à l’invasion russe.
Mais face à la colère des agriculteurs européens, qui accusent l’afflux de produits ukrainiens de plomber les prix locaux et de relever d’une concurrence « déloyale », Bruxelles dispose d’un « frein d’urgence ». Les importations dédouanées de volailles, œufs, sucre, maïs, miel, avoine et gruaux (grains dégermés) sont désormais plafonnées aux volumes moyens importés entre la mi-2021 et la fin de 2023, niveaux au-dessus desquels des tarifs sont réimposés automatiquement, sous 14 jours. Le blé tendre et l’orge ne sont pas concernés.
Activation du « frein d’urgence »
La Commission européenne a annoncé le mardi 18 juin 2024 l’activation, pour la première fois, de ce « frein d’urgence » pour soumettre, jusqu’au 5 juin 2025, les nouvelles importations d’avoine ukrainienne aux conditions de l’accord commercial en vigueur depuis 2016.
Pour l’avoine, la moyenne annuelle importée entre la mi-2021 et la fin de 2023 était d’environ 2 440 tonnes. Et « une fois ce volume atteint, la Commission a réintroduit le contingent tarifaire correspondant », précise un communiqué.
Au total, l’Ukraine a exporté quelque 7 000 tonnes d’avoine dans le monde en 2022, puis 11 173 tonnes de juillet 2023 à mai 2024, à destination, outre l’UE, de l’Inde, de l'Irak, de la Libye, du Maroc, de la Turquie ou encore du Vietnam, souligne Bruxelles.
Quota d’importation pour les œufs
Selon des organisations agricoles, d’autres importations de produits ukrainiens ont déjà atteint le plafond au-dessus duquel des droits de douane devraient normalement être réactivés par l’UE : le sucre, mais également les œufs selon l’interprofession française de l’œuf (CNPO).
« On est arrivé au quota d’importation […] à la fin de la semaine dernière. Normalement, devraient se mettre en place sous une quinzaine de jours la clause de sauvegarde du marché intra-européen et la taxation des produits à l’entrée », a expliqué mardi Loïc Coulombel, vice-président du CNPO.
L’organisation ne se dit cependant « pas sûre » que le rétablissement de tarifs douaniers soit suffisant pour limiter les importations en provenance de l’Ukraine, compte tenu du différentiel de coût de production entre l’Ukraine et l’UE, selon le CNPO.
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