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Exportation Le blé français est compétitif, mais la demande peu dynamique

En cette fin de campagne de commercialisation, les prix du blé tendre français sont compétitifs à l’international. Plusieurs facteurs viennent toutefois limiter la demande.

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« Le blé tendre français figure aujourd’hui parmi les prix les plus compétitifs sur le marché international », a indiqué Marc Zribi, chef de l’unité des grains et du sucre de FranceAgriMer, à l’issue du conseil spécialisé des grandes cultures le 9 juin 2022.

Les exportations françaises revues à la baisse

Malgré tout, FranceAgriMer a revu à la baisse son estimation d’exports de blé français vers les pays tiers pour 2021-2022, à 9,1 millions de tonnes (–150 000 tonnes par rapport aux estimations du mois dernier).

 

Selon Marc Zribi, cela s’explique par plusieurs éléments. « Même si nos prix sont compétitifs, les acheteurs sont dissuadés par les prix extrêmement élevés. On est depuis plusieurs semaines entre 380 $/t et 400 $/t ou plus. Plusieurs pays acheteurs, comme l’Égypte ou des pays d’Afrique subsaharienne, ont besoin de subventionner le prix du pain sur leurs marchés intérieurs, et cherchent des solutions de financement pour les achats de matières premières alimentaires. »

 

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Dynamiques d’achats déjà bien engagées

Par ailleurs, la campagne de commercialisation arrive bientôt à son terme. « Les gros importateurs ont déjà largement acheté les quantités disponibles », a indiqué Marc Zribi. Il a ainsi globalement noté une baisse de la demande en fin de campagne, « sauf du côté du Maroc, qui subit une sécheresse sévère ».

 

L’arrivée des récoltes domestiques sur les marchés intérieurs réduit également les besoins immédiats. Les opérateurs sont également en attente des nouvelles récoltes chez les exportateurs, dont les niveaux pourraient faire varier les prix mondiaux. « Nous sommes dans une période charnière, avec de très fortes incertitudes sur les récoltes du fait des conditions climatiques en Europe, en Ukraine, aux États-Unis et au Canada. »

Toujours des incertitudes en mer Noire

Autre facteur qui joue, « l’incertitude sur la possibilité d’avoir des corridors de sortie des céréales d’Ukraine. Il y a des négociations en cours, mais pour l’instant elles n’aboutissent pas. La Russie souhaite en faire un levier pour la levée des sanctions qui la frappent. »

 

> À lire aussi : Un corridor maritime pour relancer les exportations ukrainiennes ? (08/06/2022)

 

Il complète : « Même si l’on arrivait à un accord dans les jours qui viennent, il faudrait deux ou trois mois pour déminer les infrastructures, et plusieurs semaines pour que cela ait un effet réel sur l’offre internationale. » Il estime que la situation n’est pas très optimiste. « Malgré tout, le fait que ces négociations se tiennent est un facteur positif à prendre en compte. »

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