L’Union européenne appelée à accélérer le mouvement sur le biocontrôle

Quelques semaines après les déclarations de la Commission européenne sur sa volonté de donner une définition européenne au biocontrôle, plusieurs organisations agricoles lui font une piqûre de rappel.

Dans une lettre ouverte adressée le 9 avril 2025, le Copa-Cogeca (agriculteurs et coopératives) et l’ELO (propriétaires fonciers), avec le soutien de l’Alliance Biocontrôle (entreprises du biocontrôle), CropLife Europe (entreprises phytosanitaires) et la Coalition Biocontrôle (acteurs du biocontrôle), appellent l’institution à améliorer l’accès des agriculteurs au biocontrôle et aux produits phytosanitaires dits de « faibles risques ».

Les producteurs ont besoin d’une « large gamme d’outils de protection des plantes », pour faire face aux enjeux de maintien de leurs rendements et de leur compétitivité, déclare le collectif. Or, « depuis 2017, les agriculteurs européens ont perdu environ un tiers de leurs produits conventionnels de protection des plantes », alerte-t-il.

Délais trop longs

Les délais actuels d’évaluation des produits sont en particulier pointés du doigt. Selon le collectif signataire, ils sont de 7 à 9 ans dans l’Union européenne (UE), contre 2 à 3 ans aux États-Unis et au Brésil par exemple. « Ce retard entrave non seulement l’innovation au sein de l’UE, mais soutient également par inadvertance les agriculteurs non européens qui bénéficient de la recherche financée par l’UE, tandis que les agriculteurs européens ne peuvent toujours pas accéder à ces innovations », déplore-t-il.

Quatre mesures urgentes

Les cinq organisations signataires requièrent « urgemment » les solutions de court et long terme suivantes :

• Accélérer le processus d’évaluation des produits de biocontrôle et de faibles risques, en engageant dès 2026 « un dialogue structuré » entre la Commission et les États membres ;
• Réactiver les autorisations provisoires pour « accroître la flexibilité réglementaire » et « réduire l’incertitude » ;
• Renforcer le dispositif des reconnaissances mutuelles entre États membres ;
• Mettre davantage de formations à la disposition des agriculteurs, des coopératives et de tous les acteurs de la chaîne de valeur.