Inondations : une cellule de crise ouvre en Dordogne
À la suite de forts cumuls de pluies et aux crues survenues ces derniers jours, la chambre d’agriculture de la Dordogne a activé une cellule de crise ce mardi 22 avril 2025 pour accompagner les agriculteurs touchés.
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Cumuls compris entre 90 et 125 mm en quelques jours, près de 70 agriculteurs touchés dans 57 communes, des centaines d’hectares inondés… Le bilan des derniers jours est lourd en Dordogne. Pour répondre à l’urgence, la chambre d’agriculture de la région a mis en place, depuis ce mardi 22 avril 2025, une cellule de crise pour recenser les producteurs sinistrés.
« Dans un premier temps, nous allons référencer les dégâts sur l’ensemble du département et faire un point avec la Direction départementale des territoires (DDT) ainsi qu’avec la préfecture sur des zones sinistrées ce mardi 29 avril 2025. L’objectif final est de solliciter un soutien financier à l'État pour les agriculteurs touchés », annonce Baptiste Lalet, vice-président de la chambre d’agriculture de la Dordogne, ce jeudi 24 avril 2025, à l’issue d’un état des lieux de la situation. Pour l’instant, aucun montant n'est encore chiffré.
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Étendue des dégâts
« Du côté des agriculteurs, un sentiment mêlé d’impuissance et de résilience domine. Les terres étaient bien préparées… Une belle campagne de printemps s’annonçait », déplore Baptiste Lalet. Et pour cause : dès les premières heures de l’alerte, 560 hectares de maïs, 52 hectares de prairies, 110 hectares de céréales à paille, ainsi que plusieurs parcelles de maraîchage ont été inondées.
Qu’il s’agisse de cultures déjà en place, de parcelles prêtes à être semées, de prairies couchées ou souillées, de tunnels maraîchers endommagés ou de clôtures détruites, les dégâts représentent une perte financière importante pour les agriculteurs. « Tous les producteurs ne sont pas assurés.. Même si pour certains, la production n’est pas perdue car il n’est pas trop tard pour ressemer, tout cela engendre des coûts quand même. Le but c’est que l’état nous vienne en aide », poursuit l’élu.
« Une mauvaise gestion de l’eau »
« Une centaine de millimètres en 48 heures, cela met surtout en évidence la mauvaise gestion des cours d’eau », poursuit Baptiste Lalet. « Le problème, c’est qu’on ne peut pas stocker l’eau sur les principales rivières avec des retenues collinaires pour réguler les cours d’eau. Il faudrait aussi pouvoir curer les fossés et entretenir les petits cours d’eau bouchés, mais la réglementation l’interdit. »
À l’avenir, le réchauffement climatique pourrait entraîner davantage de phénomènes d’alternance de périodes de sécheresse extrême avec des épisodes très pluvieux. « C’est ridicule. En Dordogne, nous avons une bonne pluviométrie l’hiver ! Réguler l’eau en la retenant dans les terres plutôt que de la laisser se déverser dans les océans qui voient déjà leurs niveaux remonter avec la fonte des glaciers, c’est du bon sens. On a des leviers d’action mais il faut une volonté politique pour les mettre en place », déclare Baptiste Lalet. Les dégâts pourraient encore s’accentuer dans les prochains jours, à mesure que les recensements se poursuivent sur le terrain.
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