Deux élevages de porcs du Morbihan suspendus après une plainte de L214
Le préfet du Morbihan, Pascal Bolot, a suspendu l’activité de deux élevages de porcs d’un même exploitant, visés par une plainte de l’association L214 pour « mauvais traitements » sur animaux, a annoncé la préfecture ce vendredi 8 mars 2024.
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Le parquet de Vannes avait annoncé le 6 mars 2024 l’ouverture d’une enquête judiciaire concernant deux élevages qui appartiennent au même éleveur, à Malansac et Trédion. Cela faisait suite à une plainte de l’association L214 qui dénonçait « l’état catastrophique [des animaux qui] laisse penser qu'(ils sont) à l’abandon ».
« Cette exploitation a déjà fait l’objet, depuis le mois de mai 2023, de plusieurs inspections par les services de l’État spécialisés », qui avaient été « alertés de la situation de ces élevages et dont la dernière visite datait de “novembre 2023” », précise la préfecture de 8 mars 2024 dans un communiqué de presse. Ces inspections avaient permis d’y constater des « irrégularités » qui, à l’époque, « ne justifiaient pas de mesures de fermeture administrative mais des mises en demeure ».
Une nouvelle visite des installations
Jeudi, L214 a rendu publiques des photos et vidéos sur lesquelles on peut voir notamment des cochons aux plaies béantes, des morceaux de cadavres gisant dans une mangeoire mais aussi des truies cohabitant avec leurs porcelets morts. « Afin de vérifier la correction des irrégularités constatées, et indépendamment de la diffusion de la vidéo par L214, une nouvelle visite des sites de Malansac et de Trédion était programmée », ajoute la préfecture.
« Menée ce jeudi », celle-ci a « fait état de nombreux manquements », tant pour la protection animale que pour la protection de l’environnement. « Compte tenu de ces éléments, le préfet a décidé, dans l’exercice de ses pouvoirs administratifs, de suspendre, dès ce 8 mars 2024, l’activité de ces deux élevages qui relèvent d’un seul et même exploitant. Cette décision est sans préjudice de l’enquête en cours conduite sous l’autorité du procureur de la République », selon la préfecture.
« Identifier les raisons »
Les porcs étaient abattus, entre autres, à l’abattoir Kermené, une filiale de l’enseigne de grande distribution E. Leclerc, située à Mené, dans les Côtes-d’Armor. Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E. Leclerc, a déclaré le jeudi 7 mars sur X (ex-Twitter) avoir « pris connaissance des images intolérables diffusées par l’ONG L214 dans un élevage porcin de Bretagne dont le groupement d’éleveurs et cette société avaient approvisionné, pour 0,5 %, l’abattoir de Kermené. »
Non aux maltraitances animales ! pic.twitter.com/fCihHrAwu7
— Michel-Edouard Leclerc (@Leclerc_MEL) March 7, 2024
L’abattoir avait cependant arrêté de travailler avec cet éleveur « depuis plusieurs semaines à la suite d'une alerte des responsables de la protection animale de l’abattoir », une décision que « les images de L214 viennent conforter », souligne le distributeur. « L’éviction de ce fournisseur avant l’interpellation de L214 montre que les processus internes de détection d’anomalies ont été efficaces à Kermené », s’est-il félicité, avant de regretter que « ce type d’élevage sabote le travail de tous les éleveurs » porcins et en « bousille l’image ».
Dans un communiqué, la chambre d’agriculture de la Bretagne a « déploré qu’une telle situation puisse exister », affirmant qu’il s’agit néanmoins d’une « exception ». Elle a rappelé l’existence de cellules « opérationnelles de prévention de la maltraitance en élevage », dans le cadre du dispositif « Réagir ». « Force est de constater que dans ce cas précis, la cellule n’a pas été en capacité d’identifier suffisamment tôt la situation dégradée dans cet élevage », a-t-elle dit, appelant à « en identifier les raisons ».
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