Ces deux sites d’élevage, situés au sud de Brest, peuvent abriter plus de 18 000 porcs simultanément, selon l’avocat de la défense, David Le Blanc. Employant une vingtaine de salariés, ils constituent ensemble la deuxième plus importante porcherie du Finistère. L’une des deux sociétés est en outre condamnée à 4 500 euros d’amende pour des contraventions liées à l’inexécution de mises en demeure.

Une interdiction de détenir des animaux

Ces peines sont conformes aux réquisitions du parquet lors de l’audience, au début de février. Les deux sociétés gérées par une même personne ont également l’interdiction de détenir des animaux pendant un an. Enfin, la constitution de partie civile de l’association L214, qui avait déposé plainte pour maltraitance animale, a été jugée recevable. Les deux sociétés devront lui verser un total de 6 000 euros d’indemnités.

Ni le gérant ni son avocat, Maître Le Blanc, n’ont souhaité réagir à l’issue du délibéré. Pour l’avocate de L214, Maître Caroline Lanty, cette décision est « un signal fort » envoyé par la justice. « On ne peut pas tout faire subir aux animaux et c’est ce que la justice a voulu dire en ajoutant cette peine complémentaire d’interdiction de détenir des animaux pendant un an », a déclaré l’avocate à un correspondant de l’AFP.

En novembre 2019, l’association L214 avait déposé plainte après avoir diffusé une vidéo. Les enquêtes de la gendarmerie et de la direction départementale de la protection des populations (DE) confirmeront ce constat. Lors de plusieurs contrôles inopinés en 2019, 2020 et 2021, les mêmes constatations sont effectuées, à tel point que l’élevage est menacé d’une suspension d’activité.

« C’est le premier dossier où, au bout de quatre ans, je ne peux pas attester de la conformité de cet élevage », avait témoigné à l’audience Loïc Gouyet, de la DE du Finistère, pointant « un problème de compétence et d’encadrement des salariés ». À la barre du tribunal correctionnel, le gérant des deux sociétés a nié tout manquement, affirmant faire ce métier « par passion » et dénonçant un acharnement et même un « complot » de la vétérinaire de la coopérative, qui avait également alerté sur la situation de ce gros élevage, « avec l’Administration ».