Biodiversité Les populations d’oiseaux des champs et des villes diminuent
Un nouveau rapport de synthèse confirme que de nombreuses espèces ont connu un fort déclin au cours des trois dernières décennies.
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contrasté des comptages d’oiseaux de 1989 à 2019 en France a été publié lundi 31 mai 2021 par la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux), le Muséum national d’Histoire naturelle et l’OFB (Office français de la biodiversité).
« 32 espèces sont en expansion, comme le Rouge-queue à front blanc ou la Fauvette à tête noire, mais 43 régressent, telles que le Chardonneret élégant, la Tourterelle des bois ou l’Hirondelle de fenêtres, indique leur communiqué de presse. Les autres sont stables ou en trop faible effectif pour déterminer une tendance significative. »
Dans les milieux agricoles…
Le bilan montre que les oiseaux inféodés aux milieux agricoles, telles que l’Alouette des champs et les perdrix, ont perdu près du tiers de leurs effectifs en trente ans.
« Le modèle agricole intensif développé après-guerre et encouragé par la Pac est en grande partie responsable, pour avoir fait disparaître ou transformé leurs habitats et pour avoir diffusé massivement des produits chimiques, dont les pesticides qui ont bouleversé les équilibres alimentaires, décimé les insectes et abîmé durablement les sols », estiment la LPO, le Muséum et l’OFB.
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… comme urbains
Quant aux oiseaux qui se reproduisent principalement en milieu urbain, comme les hirondelles ou le moineau friquet, ils sont aussi en fort déclin.
« La transformation des bâtiments et la rénovation des façades détruisent les cavités dans lesquelles nichent certaines espèces ; l’artificialisation toujours plus forte des milieux urbains diminue leurs ressources alimentaires ; la pollution due aux transports et aux activités industrielles a également un impact sur leur santé », ajoute le communiqué.
Espèces généralistes au détriment des spécialistes
Seuls quelques oiseaux capables de s’adapter connaissent une progression démographique, comme le pigeon ramier, le geai des chênes ou la mésange bleue. Hélas, ce phénomène d’accroissement des espèces dites « généralistes » au détriment des « spécialistes » révèle en fait une uniformisation de la faune sauvage, signe d’une banalisation croissante des habitats et d’une perte de biodiversité.
L’impact du réchauffement climatique serait plus perceptible avec notamment des populations d’oiseaux qui se décalent vers le nord pour tenter de rester dans les zones où la température leur convient.
Urgence
« Le programme Stoc joue un rôle crucial de lanceur d’alerte qui nous démontre scientifiquement l’urgence d’agir pour sauver les oiseaux et, avec eux, toute la pyramide du vivant », estime Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO.
« Avec l’État et ses partenaires, l’OFB tente d’apporter des réponses concrètes et des solutions pour agir, complète Pierre Dubreuil, directeur général de l’OFB. Il est urgent de les mettre en œuvre et chacun doit y contribuer. »
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