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Lactalis La salmonelle nuit aussi à l’emploi

Le site de Craon. © Google Street View

Selon le syndicat CFDT, l’industriel a supprimé des postes et pourrait procéder à des licenciements. Lactalis parle pour sa part d’un « plan de réorganisation des effectifs de sa structure commerciale, avec la volonté d’éviter tout départ contraint ».

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Les salariés finissent-ils par faire les frais de la crise liée à la contamination de laits infantiles produits par l’usine de Craon (Mayenne) par une salmonelle ? Lactalis a dans un premier temps ajusté ses effectifs par mobilité interne (mutation dans d’autres usines) ou des départs volontaires. Mais avec la fermeture définitive de la tour de Craon, il va plus loin.

Dans un communiqué publié le 26 juin 2018, la branche alimentaire de la CFDT (FGA-CFDT) fait le compte : Lactalis aurait supprimé 204 postes à l’usine de Craon et 30 dans la division Lactalis Nutrition Santé (distributeur des laits infantiles Picot), et il compterait licencier 29 personnes dans la structure Lactalis Nutrition Diététique (distributeur des laits Milumel), après la suppression de 46 postes.

Un « plan de réorganisation » pour 32 postes

L’industriel rétorque dans un communiqué, publié le même jour, que Lactalis Nutrition Diététique « a présenté aux organisations représentatives du personnel un plan de réorganisation qui concerne 32 postes sur les 800 personnes que compte la division. » Il précise que « dans une situation d’arrêt total de commercialisation de produits depuis décembre dernier, Lactalis a été contraint de mettre en place un projet de réorganisation de sa structure affectée aux activités commerciales. »

« Des solutions de mobilité interne ont été proposées pour réduire le nombre de 32 collaborateurs concernés. Lactalis proposera donc à chacun des offres de mobilité au sein du Groupe, ainsi que des mesures d’accompagnement personnalisées. »

Pour les salariés de l’usine de Craon, « chacune des 71 personnes concernées » aurait reçu « une proposition d’emploi au sein du Groupe, dans un autre site ou une autre division, dans un rayon de 50 km ». « Oui, mais à quel prix, s’interroge Thierry Sendrier, délégué syndical FGA-CFDT de Lactalis Nutrition Diététique. Certains doivent faire 50 km pour prendre leur poste, d’autres seront amenés à déménager. »

Un projet de PSE annoncé le 5 juin

Lors de son audition devant les députés, le 7 juin dernier, Emmanuel Besnier avait déclaré que si une solution avait été trouvée pour une centaine de personnes employées dans les sept sites situés dans un rayon de 50 km autour de Craon, une centaine d’autres étant maintenue sur le site de Craon dans le cadre du redémarrage de la deuxième tour de séchage (non contaminée), « les discussions [n’étaient] pas finalisées, quelques salariés n’ayant pas de solution à cette date ».

« Pourtant, le projet de plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) avait déjà été annoncé le 5 juin, soit deux jours avant, pour être remis aux représentants du personnel le 14 juin, s’étonne Thierry Sendrier. Monsieur Besnier parle de “quelques” personnes, nous disons “29” personnes… Ce que nous demandons, c’est qu’il se donne les moyens de recaser au sein du Groupe tous les salariés qui le souhaiteraient. Nous savons bien que cette crise a un impact financier important, mais le Groupe Lactalis a les moyens de le supporter. Ce n’est pas aux salariés d’en subir les conséquences. »

Concernant le prix du lait payé aux producteurs, le patron de Lactalis avait affirmé à plusieurs reprises qu’il n’y aurait pas d’impact. À voir…

E.C.

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