« Oui, nous avons failli à notre mission, qui est de garantir la mise sur le marché de produits sains », a reconnu Emmanuel Besnier, face à la commission d’enquête de l’assemblée nationale, ce jeudi 7 juin 2018 à Paris. Rejetant « toute responsabilité à l’intérieur de l’usine » [de Craon, en Mayenne, N.D.L.R.], le patron de Lactalis met en cause « les travaux entrepris au premier trimestre 2017, au pied de la tour de séchage numéro 1, où nous avons cassé les carrelages. Ces opérations ont libéré des salmonelles qui sont à l’origine de la contamination. »

Vers deux laboratoires d’autocontrôles

Concernant les procédures d’autocontrôles, Emmanuel Besnier réfute « toute ingérence dans le travail des laboratoires extérieurs, chargés d’analyser les pathogènes ». Il s’interroge néanmoins sur « l’absence de résultats positifs sur plus de 15 000 analyses avant le 1er décembre 2017. Nous avons réalisé une contre-analyse des lots de produits finis concernés par la contamination à la salmonelle. Nous avons constaté 62 échantillons positifs, sur près de 3 000 analyses. »

Emmanuel Besnier estime qu’il faut « au minimum deux laboratoires distincts pour les autocontrôles concernant les laits infantiles », et implore les autorités sanitaires d’« abaisser le seuil d’alerte sur la poudre infantile. Il faut aujourd’hui 8 bébés malades sur une même semaine pour les déclencher. ». Car tout au long de son audience, le P.-D.G. de Lactalis est resté inflexible. « Je crois que nous avons pris, à chaque fois, les mesures nécessaires, assure-t-il. Dans la gestion de cette crise, on a tout fait pour que ça se passe bien. »

V. Gu.