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Tour de plaine Les cultures souffrent du manque d’eau

Dans nombre de régions,les cultures avaient déjà été impactées par l’excès d’eau des derniers mois, et se retrouvent désormais encore plus fragilisées par cette sécheresse.

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Après la pluie, le beau temps. Cela fait un mois et demi, soit depuis le début de confinement, qu’une bonne partie du territoire subit un fort déficit hydrique. Certes, quelques précipitations, plus marquées à l’extrême sud-ouest de l’Hexagone, ont sévi le week-end dernier ainsi qu’en début de semaine, mais cela n’a souvent pas été suffisant. « Les voyants ne sont pas au vert pour envisager de belles moissons », résume un opérateur du Loiret.

 

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Azote mal assimilé

La situation est délicate pour les céréales qui ont baigné dans l’eau tout l’hiver et n’ont pas forcément cherché à s’enraciner davantage. « Ces dernières s’éclaircissent. Des talles ne montent pas, voire des pieds meurent », ajoute un conseiller de Côte-d’Or. Certains agriculteurs ont même été amenés à irriguer des blés tendres ou des blés durs dans l’idée d’essayer de valoriser les derniers apports d’azote.

 

Si, en fin d’hiver, la pression des maladies était forte, les conditions climatiques actuelles ne leur sont pas favorables. Quelques traitements ont malgré tout eu lieu contre le piétin verse et la rouille jaune sur les variétés sensibles. Mais il y a aussi eu des impasses au T1 contre la septoriose. Le climat doux a, de plus, favorisé la présence des pucerons et parfois la transmission de JNO (jaunisse nanisante de l’orge). Cette dernière est souvent retrouvée sur orge et blé tendre en Aquitaine, Bourgogne, Rhône-Alpes, Auvergne…

 

À la fin de mars, du gel accompagné de vents du nord-est a impacté des blés aux stades les plus avancés, ou des colzas, notamment dans le Nord-Est et le Centre. Cet épisode a révélé des soucis d’insectes (larves altises) et de mauvaises implantations sur la crucifère, obligeant à des retournements.

Levées difficiles

Les orges de printemps, blés durs et protéagineux, souvent semés tardivement à cause des pluies incessantes, présentent dans certains cas des levées hétérogènes et échelonnées. « Des graines se trouvent encore dans le sec », indique un organisme stockeur de Lorraine. À cela se sont ajoutés, comme pour les cultures d’hiver, les sempiternels insectes (les sitones sur pois, les altises sur lin, les pucerons sur orges de printemps ou sur betteraves…), favorisés par la douceur actuelle.

 

Quant aux semis de maïs et de tournesol, en cours de réalisation, ils ont quelquefois été arrêtés étant donné que la préparation des sols n’est pas aisée. Certaines parcelles de maïs ont même bénéficié d’irrigation.

Céline Fricotté

 

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