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« Nos vaches laitières pâturent des betteraves »

Les deux associés, Gaby Barillet et Denis Rigault, et leur apprenti (au milieu), Enzo Soutonie, optent pour des betteraves énormes, pour que les vaches puissent facilement les sortir de terre.

En Indre-et-Loire, le Gaec de la grande Haquet fait pâturer des betteraves fourragères à ses 85 vaches de juillet à septembre. Une pratique qui fait baisser le coût de l’alimentation.

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Dès la fin de juin, les prairies sont grillées au Gaec de la grande Haquet. Installés à Sepmes dans l'Indre-et-Loire, Gaby Barillet et Denis Rigault ont trouvé une solution pour faire pâturer leur troupeau de 85 vaches laitières de la mi-juillet jusqu’à septembre. « Au départ, nous leur en donnons quelques-unes au godet pour qu’elles s’habituent. Et rapidement, les plus anciennes montrent aux plus jeunes comment les manger », explique Gaby. Les vaches mangent les betteraves au fil, 2 à 3 rangs par jour, avec environ 10 % de refus. « C’est difficile de juger. Mais si elles ne sont pas pressées de rentrer, c’est qu’elles n’ont plus faim ! », ajoute Denis, qui estime la consommation de betteraves à 24,5 kg de matière brute par vache et par jour.

En plein été, avec les fortes chaleurs, les laitières sont en bâtiment la journée et sortent pâturer vers 19-20 h, après la traite du soir. Elles rentrent le matin pour la traite, la distribution de la ration peut alors être légèrement décalée dans la matinée, soit « un jour et quelques heures » entre deux rations. « Le pâturage des betteraves nous ajoute du travail : environ 30 minutes pour déplacer le fil tous les jours et remplir la tonne à eau. A contrario, nous n’avons pas à racler la stabulation », estime Gaby, qui est suivi par le programme « Herbe et fourrage » de la Région Centre.

Moins de fourrages à l’auge

Quand les vaches pâturent les betteraves, les éleveurs réduisent l’alimentation distribuée à l’auge. C’est l’intérêt de cette technique. La ration distribuée reste peu ou prou la même (avec toutefois une diminution de la quantité d’ensilage de maïs mais un maintien des minéraux), à ceci près qu’elle est préparée pour 60 têtes au lieu de 85. Cela permet d’économiser environ 25 % de matière au total. La ration à l’auge est composée de 20 kg bruts d’ensilage de maïs, 11 kg d’ensilage de ray-grass, 6 kg d’ensilage de luzerne, 6 kg d’ensilage de trèfle violet, 4 kg de tourteau de soja, 2 kg de farine de maïs et 1,6 kg d’orge par vache. La production laitière est stable, autour de 10 000 l par vache et par an, avec cinq races différentes. Le coût de l’alimentation qui est de 4,65 €/VL/j sans pâturage des betteraves et chute à 3,50 € avec le pâturage, ce qui permet d’économiser 4 887 € sur cinquante jours.

Le coût de production de la betterave, autour de 637 €/ha, est inférieur à celui du maïs, dont la quantité d’énergie apportée est équivalente. Les associés implantent 3 ha de betteraves sur leurs 138 ha, le plus tôt possible, autour du 25 avril, après une dérobée. Cette année, les éleveurs ont préparé le sol avec deux passages de décompacteur à disques avant de semer. « Le gros point noir, c’est le désherbage », juge Gaby, qui réalise trois passages d’anti-dicotylédones. Il apporte également 30 unités d’azote et 150 unités de potasse. Avec cette culture pâturée, les éleveurs économisent presque de 3 000 €/an, tout en gardant la même production laitière.

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