Culture du colza bio : suivez le guide !
Terres Inovia a publié son premier guide de culture du colza bio, à la suite d'un long travail d’observations et de tests mené avec de nombreux partenaires. Voici les principaux conseils à suivre.
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Le guide de culture du colza bio, publié par Terres Inovia à la fin de 2024 et en accès libre (1), répond à un besoin certain. D’abord, souligne Cécile le Gall, animatrice du programme d’actions bio à Terres Inovia, parce qu'« en bio, le colza ne se conduit pas de la même manière qu’en conventionnel ». Ensuite parce que la plante jaune est « peu cultivée en bio ; les agriculteurs et conseillers étaient donc demandeurs d’un document de référence. »
De nombreux partenaires (chambres d’agriculture, coopératives, groupements de producteurs bio et Terres Inovia) ont donc mené des observations et tests dans les différents bassins de production entre 2020 et 2023, lors d’un programme appelé Secolbio. « Ce guide de culture du colza bio compile les résultats de Secolbio ainsi que l’expertise antérieure de tous les partenaires », indique-t-elle.
Semé tôt… et à la bonne densité
Le premier des points-clés, selon les experts, est de faire en sorte que le colza bio soit robuste le plus tôt possible. « Plus il est semé tôt, plus il lève tôt et plus il arrive à une bonne biomasse en début d’hiver », témoigne ainsi Cécile le Gall.
Le guide estime ainsi qu’environ la moitié du rendement dépendra de la biomasse atteinte en sortie d’hiver. Pour cela, il est conseillé de semer tôt et de viser une levée précoce, « idéalement avant le 25 août », dit le guide. Pour assurer sa levée, il s’agit de limiter l’assèchement des sols en intercultures et, éventuellement, d’irriguer si besoin. Les altises, qui peuvent attaquer en début de cycle, ne seront pas préjudiciables, estiment les auteurs, si le colza a atteint le stade 4 feuilles (B4) le 20 septembre.
Pour en arriver là, « le précédent est donc déterminant » : c’est la deuxième chose à retenir. Il doit « être récolté le plus tôt possible et laisser peu de résidus pailleux », énonce Cécile le Gall. Les céréales à paille sont donc à éviter, notamment pour écarter la problématique de la gestion des repousses de céréales. « On préconise plutôt les légumineuses, bien sûr, et les méteils… et l’orge si les agriculteurs veulent une céréale à paille. Et on proscrit le tournesol, le soja et le maïs, aux récoltes très tardives. »
Combattre les adventices
Troisième élément majeur : la densité de semis. « Nous conseillons de viser 30 à 35 pieds/m² et une biomasse minimale de 45 g/pied en entrée hiver », établit la spécialiste de Terres Inovia. En effet, « les agriculteurs ont tendance à semer très dru. Mais une bonne partie des plants vont disparaître et d’autres seront chétifs, fragiles et peu concurrentiels face aux adventices. »
Les adventices, ce sont les ennemis majeurs du colza bio. Pour les combattre, « une belle couverture du sol est bienvenue, avec une fertilisation organique à bon escient », détaille la spécialiste. Les auteurs insistent également sur les plantes compagnes, la cameline et le sarrasin ayant fait leur preuve dans le Grand Ouest. Le labour, quand le sol le permet, préserve notamment des graminées.
(1) Sur le site de Terres Inovia, rubrique « Les cultures » puis « Nos guides de culture ». L’accès nécessite une inscription, gratuite, en ligne.
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