Les professionnels vent debout contre la suppression de l’Agence bio
Les syndicats agricoles s’inquiètent du sort réservé à l’Agence bio et à l’éventuel transfert de ses missions vers FranceAgriMer ou le ministère de l’Agriculture.
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Supprimer l’Agence bio. Voilà l'une des propositions retenue par les sénateurs lors de l’examen du budget pour 2025 du ministère de l’Agriculture pour tenter de combler la dette publique. Une proposition que la ministre de l’Agriculture a jugée « pertinente » devant les sénateurs mais qui ne fait pourtant pas l’unanimité auprès de la profession.
Un affaiblissement supplémentaire
La FNSEA et Jeunes Agriculteurs ont fait savoir, dans un communiqué du 20 janvier 2025, qu’il était indispensable de préserver les moyens affectés à l’agriculture biologique. Les deux syndicats rappellent que l’Agence bio est le seul outil national qui œuvre au développement et à la promotion de la filière biologique. « La remettre en cause aujourd’hui, c’est fragiliser encore davantage une filière déjà sous tension », écrivent-ils.
Pour la Confédération paysanne, la suppression de l’Agence bio serait un élément supplémentaire de « déstructuration de la filière biologique ». La Conf’ s’inquiète du transfert des missions de l’Agence bio vers le ministère de l’Agriculture ou de FranceAgriMer. « Le risque d’internaliser ses missions serait de saucissonner les enjeux par filière et de noyer encore davantage les moyens dédiés à la bio. »
Dans un communiqué commun, les Interbios régionales s’opposent aussi fermement à la suppression de l’Agence. « Supprimer l’Agence bio, c’est priver toute une filière et ses acteurs d’un levier essentiel pour le développement de l’agriculture biologique », soulignent-elles.
Une « offense »
« La ministre n’a pas bougé d’un iota. Le gouvernement est prêt à beaucoup de choses pour faire des économies », déplore Philippe Camburet, président de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) contacté par La France Agricole à l’issue de son rendez-vous avec Annie Genevard, le 20 janvier au matin. Le premier rendez-vous de la Fnab avec la ministre depuis sa nomination au ministère de l’Agriculture.
La suppression de l’Agence bio permettrait une économie de 2,9 millions d’euros en autorisation d’engagement et 2,9 millions d’euros en crédits de paiement pour le budget agricole. « Ce sont 3 millions d’euros dans un océan de dettes, juge Philippe Camburet. La ministre n’a pas pris la mesure de l’offense qui nous est faite. »
Toutes les missions confiées il y a moins d’un an à l’Agence bio de suivi de la consommation, de promotion du bio et de gestion du Fonds avenir bio et inscrites dans le programme Ambition bio restent en suspens. « On s’en remet à la Commission mixte paritaire », conclut le président de la Fnab. Cette dernière est prévue le 30 janvier prochain.
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