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Phytos la toxicité des produits pour l’agriculture bio en question

17 substances bio (sur les 33 autorisées en agriculture biologique) sont classées « dangereuses », contre 224 substances conventionnelles (sur 231 autorisées uniquement en agriculture conventionnelle).

Générations futures a comparé la toxicité des produits utilisés en agriculture biologique et conventionnelle. L’association veut faire taire les polémiques pointant du doigt certaines molécules appliquées en bio.

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Générations futures a présenté le mardi 30 mai 2023 un rapport comparant la dangerosité des produits phytos autorisés en France (hors micro-organismes) utilisés en agriculture conventionnelle et ceux utilisés en agriculture biologique. Un rapport qui vise à « participer au débat public » et à « répondre aux discours récurrents mettant le doute sur les avantages de la bio vis-à-vis de la protection de l’environnement et de la santé », explique François Veillerette, porte-parole de Générations futures.

L’association environnementaliste a ainsi voulu montrer des « données spécifiques aux substances autorisées en France, validées par les autorités sanitaires, en tenant compte des données de toxicité les plus récentes et des ventes des substances afin d’avoir un état des lieux de la toxicité des substances réellement utilisées en France », insiste Générations futures.

17 substances bio classées dangereuses

Résultats : 17 substances bio (sur les 33 autorisées en agriculture biologique) sont classées « dangereuses », contre 224 substances conventionnelles (sur 231 autorisées uniquement en agriculture conventionnelle). Parmi ces 17 substances, huit sont uniquement classées en toxicité aiguë et neuf avec un classement milieu aquatique et/ou CMR. « Deux substances bio sont considérées dans notre rapport comme CMR, mais le classement n’est pas validé par l’Europe : le spinosad et l’azadiracthine », signale Générations futures. Pour l’agriculture conventionnelle, les substances sont au nombre de 71 à être classées CMR.

© Générations futures

Soufre et cuivre

En termes de ventes, 82 % des substances bio sont classées dangereuses (97 % en conventionnel). « Cela correspond aux ventes de soufre (72 % des ventes de substances bio), qui est classé irritant pour la peau uniquement, donc moins préoccupant que d’autres toxicités, détaille l’association. Ainsi qu’aux ventes de cuivre (9,5 % des ventes de produits bio). »

Ce dernier est le seul classé toxique pour les milieux aquatiques et candidat à la substitution — CfS — (39 en agriculture conventionnelle). Et Générations futures d’insister : « Le cuivre réellement utilisé en bio ne représente que 2 % des ventes de pesticides bio. » L’agriculture conventionnelle en utilise davantage en tonnage (80 % du total) que la bio.

« Notre travail permet de démontrer que, les substances utilisées pour l’agriculture conventionnelle sont globalement bien plus toxiques que celles utilisées en agriculture biologique. Nier le fait que les pesticides bio sont dans leur très grande majorité moins toxiques que ceux du conventionnel relève donc de la mauvaise foi », considère François Veillerette. Il se félicite par ailleurs que « la profession prenne les devants concernant une molécule qui pose problème comme le spinosad, et mette tout en œuvre pour trouver des solutions alternatives à ces substances ». Treize tonnes de spinosad ont été vendues en 2021 (0,4 % des ventes de produits bio).

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