Le numéro d'écoute « Allo Agri » s’étend à toute la France
L’association Allo Agri déploie son numéro d’écoute gratuit destiné aux agriculteurs sur tout le territoire national à partir du 31 octobre 2023.
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Lancé en 2020 dans les Régions Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Occitanie, le numéro gratuit Allo Agri se déploiera sur tout le territoire à partir du 31 octobre 2023. Il sera « complètement opérationnel » dès janvier 2024. C’est l’annonce faite par Max Bauer, président de l’association Allo Agri, et Thierry-James Facquer, président de la Coordination rurale de la Saône-et-Loire et de la Bourgogne-Franche-Comté, à l’occasion d’une conférence de presse tenue ce mardi 17 octobre 2023, à Bobigny.
Avec le soutien de la Coordination rurale, ce numéro vert est « mis en place par des agriculteurs, pour des agriculteurs ». « C’est un dispositif pour améliorer le repérage et optimiser l’accompagnement des agriculteurs en situation de souffrance psychique et professionnelle. […] Il est complémentaire et compatible avec toutes les autres structures déjà présentes sur le territoire », déclare Max Bauer. Le service téléphonique prévoit aussi d’appuyer les exploitants sur les problématiques techniques qu’ils rencontrent.
Apporter de l'humain dans la démarche
Ce même jour, le président de l’association Allo Agri signait une convention collective avec la CCMSA pour. Pour rappel, la MSA est à l’origine de la plateforme Agri’écoute qui met à la disposition des agriculteurs, des salariés agricoles et des populations à risque (étudiants, retraités, etc.), une trentaine de psychologues et cinq séances d’écoutes gratuites. Mais quel est le lien entre les deux services ? « Allo Agri est une voie supplémentaire d'accès au service de la MSA », explique Max Bauer à l’assemblée.
« Tous les agriculteurs me disaient : « Je n’arrive pas à contacter la MSA », et cela malgré Agri Écoute. On veut apporter de l’humain dans leurs démarches. L’agriculteur ne connaît pas tous les outils mis en place. Une fois qu’on les a au téléphone, nous pouvons les retransférer. C’est une façon de passer derrière le rideau », témoigne-t-il.
À la différence d’Agri Ecoute, Allo Agri offre également une expertise technique aux producteurs. « Les deux peuvent se faire en parallèle. On a des appels qui relèvent plus de questions techniques que psychologiques. De la même façon, on peut ensuite renvoyer une même personne vers une autre structure si elle a des problèmes psychologiques », insiste Thierry-James Facquer.
Les origines du mal-être
Le mal-être des agriculteurs peut être multifactoriel. « L’isolement joue un rôle important. À l’époque de mon grand-père, sur une ferme de 300 hectares, ils étaient entre une quinzaine et une trentaine à table tous les jours. Dans une exploitation de la même taille aujourd’hui, le producteur est tout seul », raconte le président de la Coordination rurale.
Le décalage entre le reste de la population et les agriculteurs serait aussi une source de souffrance, selon le porte-parole. « Il y a des différences grandissantes, par exemple au niveau du temps de travail des exploitants qui tend à augmenter par rapport aux reste des Français. Cela explique en partie pourquoi les jeunes ne veulent pas reprendre. Ils voient la différence entre le mode de vie de leurs parents et ceux de leurs entourages. »
« Il faut aussi sensibiliser les décideurs sur l’impact de leurs décisions sur les agriculteurs qui peuvent engendré du mal-être, ajoute Thierry-James Facquer. À cela s’ajoutent la crise énergétique et le dénigrement de la population envers la profession agricole, aussi appelé agribashing, selon le président d’Allo Agri.
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