Rendement et qualité Premier bilan chiffré de la moisson 2019
FranceAgriMer, Arvalis et Terres Inovia livrent leurs estimations de production et de qualité pour les céréales et les oléoprotéagineux.
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Qualité et quantité en blé tendre
Malgré l’épisode de canicule survenu fin juin, la production de blé tendre serait d’un bon niveau. Selon le ministère de l’Agriculture, elle atteindrait 38,2 millions de tonnes (Mt) sous l’effet d’une hausse des surfaces à 5 millions d’hectares (+ 2,8 % par rapport à 2018, au niveau de la moyenne quinquennale) et de rendements estimés à 76,1 q/ha, au-dessus de la moyenne quinquennale (70,3 q/ha). Les rendements progresseraient dans la quasi-totalité des régions, sauf en Auvergne qui a connu une sécheresse quasi continue sur l’ensemble du cycle.
Sur le plan qualitatif, les teneurs en protéines sont satisfaisantes compte tenu des niveaux de rendement. Elles oscillent entre 10,5 et 11,5 % dans la moitié ouest du pays et entre 11,5 et 12,5 % dans la moitié est. Les poids spécifiques sont très bons sur l’ensemble du territoire. Ils sont à la fois élevés et homogènes entre les régions avec une moyenne nationale qui devrait s’établir autour de 79-80 kg/hl. Les conditions sèches de fin de cycle devraient par ailleurs garantir l’absence de problème de Hagberg et une faible humidité des grains.
Baisse des surfaces en blé dur
- 24,6 % C’est la chute des surfaces de blé dur par rapport à la moyenne quinquennale
La production de blé dur reculerait nettement cette année à 1,5 Mt en raison de la baisse significative des surfaces cultivées : de 24,6 % par rapport à la moyenne quinquennale. À l’exception de certains secteurs dans le Sud-Est, les rendements sont bons, voire très bons.
Concernant la qualité technologique, les teneurs moyennes en protéines sont comprises dans une fourchette allant de 13 à 14,5 % selon les bassins. Les valeurs les plus faibles concernent les bassins Sud-Ouest et Ouest Océan où la concentration des protéines a été diluée par les rendements élevés. Les valeurs sont satisfaisantes à bonnes dans le Sud-Est et même très bonnes dans le Centre.
Les poids spécifiques sont élevés et homogènes entre bassins de production. Les moyennes régionales sont systématiquement supérieures à 80 kg/hl. Enfin, compte tenu de l’absence de pluie en fin de cycle et des taux de protéines généralement satisfaisants à bons, le mitadinage semble limité. Le taux de grains mouchetés devrait quant à lui être très bas cette année et ainsi s’adapter à tous les cahiers des charges.
Bonne récolte en orges d’hiver
70 q/ha
C’est le rendement national moyen des orges d’hiver en 2019
La production d’orges d’hiver serait d’un très bon niveau à 9,1 Mt : + 3,4 % par rapport à la moyenne quinquennale. La précocité de l’espèce aura permis d’esquiver l’impact de l’épisode caniculaire survenu fin juin. Le niveau de rendement national serait ainsi élevé, autour de 70 q/ha.
Les teneurs en protéines sont homogènes et basses en tendance, proches de 10 % dans la plupart des régions. Ces valeurs devraient répondre aux besoins des brasseurs dans une majorité de cas.
Les poids spécifiques sont satisfaisants, autour de 66-67 kg/hl en moyenne. Enfin, les calibrages sont répartis selon un gradient Ouest Est. Ils sont très bons dans l’Ouest, satisfaisants dans le Nord et le Centre et corrects dans l’Est (zone brassicole).
Bilan en demi-teinte pour les orges de printemps
9 à 9,5 %
C’est la teneur moyenne en protéines des orges de printemps
La production d’orges de printemps serait exceptionnelle, à 4,3 Mt, soit une augmentation de 48,8 % par rapport à la moyenne quinquennale. Ce résultat s’expliquerait à la fois par une hausse des surfaces (+ 28,8 % en un an) et par de très bons rendements sur l’ensemble des zones de culture : 68,3 q/ha en moyenne.
Côté qualité, les teneurs en protéines sont faibles entre 9 et 9,5 % en moyenne ce qui pourrait conduire à des déclassements dans certaines situations. Ces résultats sont essentiellement la conséquence des hauts niveaux de rendement (dilution de l’azote).
Les poids spécifiques sont majoritairement bons, supérieurs à 68 kg/hl dans la plupart des zones de culture, et même supérieurs à 72 kg/hl en Lorraine. Pour finir, les calibrages sont moyens en Bourgogne, Champagne-Ardenne et Ile-de-France, bons en Lorraine et dans le Berry et très bons dans le nord de la région Centre Val de Loire et en Poitou-Charentes.
Production en baisse pour le colza
La production de colza est estimée entre 3,5 Mt et 3,6 Mt, en forte baisse par rapport à la moyenne quinquennale. Ce recul serait essentiellement dû à un repli des surfaces à 1,1 million d’hectares (- 24,8 % par rapport à la moyenne quinquennale) du fait des conditions très sèches d’août et septembre 2018 qui ont limité les semis et pénalisé la bonne implantation du colza dans de nombreuses parcelles.
L’année se caractérise par une très grande hétérogénéité des rendements d’une région à l’autre comme au sein des régions. Les attaques en continu des ravageurs d’automne puis de printemps ont impacté les colzas chétifs ou sous stress conduisant à des retournements tout au long de la campagne. Dans un grand nombre de situations, les floraisons pourtant longues n’ont pas permis d’installer un nombre de siliques et de grains suffisant.
Les poids de mille grains sont en tendance plus élevés qu’en 2018. Les teneurs en huile sont équivalentes à l’an dernier avec des valeurs avoisinant 43 % en moyenne, avec cependant une amplitude beaucoup plus importante (37 à 47 %) pouvant ponctuellement être en deçà des normes de commercialisation. Les teneurs en glucosinolates se situent dans la moyenne aux alentours de 16 µmoles/g.
PMG plus élevé en protéagineux
Avec des surfaces de protéagineux estimées à 246 000 ha, la production se situerait à 0,9 Mt en légère augmentation par rapport à la moyenne quinquennale (+ 6,2 %). Le pois d’hiver présenterait cette année des performances plus régulières et supérieures au pois de printemps.
En effet, les températures élevées de fin de printemps et début d‘été ont pu pénaliser la phase de remplissage des pois, voire limiter le nombre d’étages productifs des pois de printemps. Les poids de mille grains sont en tendance plus élevés cette année et la teneur en protéines légèrement plus faible qu’en 2018, conséquence probable de bons rendements.
La féverole a pâti des températures caniculaires et de la sécheresse. À cela s’ajoute l’impact des maladies sur certaines cultures de féverole d’hiver, comme dans le Sud-Ouest par exemple.
C.F.
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