Santé animale Un maillage vétérinaire à conserver
Dans une note publiée le 17 janvier, le CGAAER (Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux) estime que le nombre de vétérinaires est encore satisfaisant pour maintenir une surveillance sanitaire, sauf peut-être en cas de crise sanitaire. Il ébauche aussi quelques perspectives sur les missions des vétérinaires.
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Dans sa note, le CGAAER rappelle l’évolution du contexte, avec :
- la diminution continue du nombre d’élevages,
- des éleveurs qui ont gagné en compétences techniques,
- une spécialisation des vétérinaires et une notion « d’intérêt public » moins ancrée chez les jeunes générations de praticiens,
- une désaffection des vétérinaires pour l’activité rurale qui s’amplifie car plus contraignante, moins rémunératrice et ne correspondant plus aux habitudes de vie des jeunes générations,
- et par conséquent, une part de la médecine vétérinaire rurale dans le chiffre d’affaires global de la profession qui se réduit (de plus de 90 % au début des années 1960 à moins de 20 % aujourd’hui),
- une réduction de l’administration vétérinaire associée à la surveillance de la filière animale en lien avec la santé publique.
Un nombre « plutôt satisfaisant »
« Le nombre d’acteurs vétérinaires et paravétérinaires disponibles pour la surveillance sanitaire des élevages est plutôt satisfaisant », conclut le CGAAER. Il s’inquiète néanmoins expliquant que « le faible nombre de vétérinaires publics rapporté au cheptel français laisse toutefois craindre que cette ressource publique ne soit pas suffisante pour la gestion des crises sanitaires. » Pourtant, le CGAAER plaide pour le « modèle de gouvernance sanitaire retenu par la France avec un partenariat public-privé. »
Prescriptions et visites à conforter
Le CGAAER fait également le bilan des activités vétérinaires encadrées par l’État :
- la prescription de médicaments sans examen clinique préalable, conditionnée à un suivi sanitaire permanent. « Les vétérinaires ne se sont pas suffisamment approprié le dispositif [et] les éleveurs peinent à se positionner comme véritables parties prenantes du suivi sanitaire », estime-t-il pourtant, appelant à un « partenariat renouvelé ».
- les visites sanitaires obligatoires, qui ont « un impact certain sur le maintien du lien entre les vétérinaires, les éleveurs et l’Administration », et qu’il « convient de renforcer ». C’est sur cette base que les vétérinaires pourront continuer à exercer le rôle de « bras armé de l’Administration ». Dans cette optique, la mission conduite par le CGAAER articule ses recommandations autour de trois axes relatifs, d’une part, à la redéfinition des objectifs de la visite sanitaire, d’autre part, à la mise en place d’indicateurs de suivi et enfin, à la mise en œuvre pratique des visites sanitaires et au contrôle de son exécution.
- les prophylaxies collectives (qui sont terminées pour les vétérinaires, et désormais déléguées aux OVS). « Pratiquement tous les cheptels ont désormais un statut sanitaire leur permettant de vendre tant en France qu’à l’étranger », souligne le CGAAER.
E.C.
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