Dans sa note, le CGAAER rappelle l’évolution du contexte, avec :

  • la diminution continue du nombre d’élevages,
  • des éleveurs qui ont gagné en compétences techniques,
  • une spécialisation des vétérinaires et une notion « d’intérêt public » moins ancrée chez les jeunes générations de praticiens,
  • une désaffection des vétérinaires pour l’activité rurale qui s’amplifie car plus contraignante, moins rémunératrice et ne correspondant plus aux habitudes de vie des jeunes générations,
  • et par conséquent, une part de la médecine vétérinaire rurale dans le chiffre d’affaires global de la profession qui se réduit (de plus de 90 % au début des années 1960 à moins de 20 % aujourd’hui),
  • une réduction de l’administration vétérinaire associée à la surveillance de la filière animale en lien avec la santé publique.

Un nombre « plutôt satisfaisant »

« Le nombre d’acteurs vétérinaires et paravétérinaires disponibles pour la surveillance sanitaire des élevages est plutôt satisfaisant », conclut le CGAAER. Il s’inquiète néanmoins expliquant que « le faible nombre de vétérinaires publics rapporté au cheptel français laisse toutefois craindre que cette ressource publique ne soit pas suffisante pour la gestion des crises sanitaires. » Pourtant, le CGAAER plaide pour le « modèle de gouvernance sanitaire retenu par la France avec un partenariat public-privé. »

Prescriptions et visites à conforter

Le CGAAER fait également le bilan des activités vétérinaires encadrées par l’État :

  • la prescription de médicaments sans examen clinique préalable, conditionnée à un suivi sanitaire permanent. « Les vétérinaires ne se sont pas suffisamment approprié le dispositif [et] les éleveurs peinent à se positionner comme véritables parties prenantes du suivi sanitaire », estime-t-il pourtant, appelant à un « partenariat renouvelé ».
  • les visites sanitaires obligatoires, qui ont « un impact certain sur le maintien du lien entre les vétérinaires, les éleveurs et l’Administration », et qu’il « convient de renforcer ». C’est sur cette base que les vétérinaires pourront continuer à exercer le rôle de « bras armé de l’Administration ». Dans cette optique, la mission conduite par le CGAAER articule ses recommandations autour de trois axes relatifs, d’une part, à la redéfinition des objectifs de la visite sanitaire, d’autre part, à la mise en place d’indicateurs de suivi et enfin, à la mise en œuvre pratique des visites sanitaires et au contrôle de son exécution.
  • les prophylaxies collectives (qui sont terminées pour les vétérinaires, et désormais déléguées aux OVS). « Pratiquement tous les cheptels ont désormais un statut sanitaire leur permettant de vendre tant en France qu’à l’étranger », souligne le CGAAER.

E.C.