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« Un abattoir ferme tous les mois »

L'augmentation des charges en parallèle de la baisse de l'offre d'animaux à abattre contraint certains abattoirs à fermer, par manque de production pour être rentable, rapporte Culture Viande.

Face à une offre en recul, en particulier chez les bovins, les abattoirs luttent pour être rentables. Contraints de fermer des jours de production, certains sont mêmes poussés à mettre la clé sous la porte, d'après Culture Viande.

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« Aujourd’hui, beaucoup d’abattoirs ne peuvent pas vivre économiquement, et ne tournent que quatre jours sur cinq », dépeint Yves Fantou, président de Culture Viande, le syndicat français de l'abattage-découpe, en conférence de presse ce mardi 20 février 2024. Et pour cause, la décapitalisation des cheptels, notamment de bovins, réduit les volumes. D'après Culture Viande, les taux de marge ont reculé tandis que les charges ont triplé.

« Un abattoir ferme tous les mois depuis septembre 2023. Et depuis début 2024, ce sont deux par mois », chiffre Yves Fantou. « Les structures qui n’ont pas répercuté l’augmentation des charges sur les prix ne pouvaient plus payer les factures. Les autres ont aussi dû faire face au manque d’offre, en fermant des jours d’abattage », explique Paul Rouche, directeur de Culture Viande. Yves Fantou estime que « ce sont les petites structures qui sont d’abord touchées, mais les grandes le seront également ». Des transferts d’activité ou des regroupements risquent d’entrer en jeu, selon le syndicat.

« Les banques ne soutiennent plus les projets »

En parallèle, des projets municipaux ou d’agglomération financent la création d’abattoirs pour répondre à une demande d’éleveurs et de bouchers locaux. Le président de Culture Viande se montre réticent face à ces démarches. « Nous demandons qu’il n’y ait pas de distorsion de concurrence par des aides élevées de la part des collectivités. Or, c’est malheureusement ce qui se passe. » Selon lui, la « surcapacité d’abattage » en France devrait freiner l’injection d’argent public dans ces projets. Et de manière plus générale, « les banques ne suivent plus », constate Yves Fantou.

Paul Rouche explique qu’un audit a été développé au sein des interprofessions. « Cet audit est sur la base du volontariat, mais nous aimerions le rendre obligatoire afin de s’assurer du respect des règlementations en termes de bientraitance animale dans nos outils », rapporte-t-il. « À hauteur de 2 000 € par outil, nous demanderons une enveloppe d’aide de l’État », indique Yves Fantou.

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