Un bovin sur deux est abattu à moins d’une heure et demie de la ferme
Sur plus de quatre millions de bovins élevés et abattus en France en 2022, la moitié a parcouru moins d’une heure trente de trajet pour rejoindre le lieu d’abattage. La diminution du nombre d’abattoirs sur le territoire a toutefois allongé les temps de trajet depuis 2005.
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« En 2022, 4 209 420 bovins élevés dans des exploitations françaises ont été abattus en France métropolitaine, tandis qu’environ 1 540 000 bovins ont été exportés vivants vers d’autres pays », observe Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, dans une étude publiée le 27 juin 2023. Mais avant de rejoindre leur lieu d’abattage, les bovins sont amenés à voyager plus ou moins longtemps sur le territoire français. En 2022, un bovin sur deux a été abattu à moins d’une heure et demie de route de son lieu d’élevage.
Des temps de trajet hétérogènes selon les régions
En moyenne, deux heures séparent les bovins de l’abattoir, mais ce temps présente des disparités entre régions. Avec 1h26, soit 33 minutes de moins que la moyenne nationale, la Bretagne est la région où les temps de trajets sont les plus faibles. Les temps de trajet sont également inférieurs au niveau national dans les Pays de la Loire (1h49), la Normandie (1h52), l’Auvergne-Rhône-Alpes (1h52) et l’Occitanie (1h55). « Ces régions, avec la Bretagne, sont celles qui fournissent le plus grand nombre de bovins à l’abattage. Ce sont celles aussi qui concentrent le plus d’abattoirs », explique Agreste.
A contrario, les temps de trajet les plus importants sont observés depuis le nord-est de la France métropolitaine. Dans l’Aisne par exemple, les bovins parcourent en moyenne 3h09 pour rejoindre un abattoir. Les trajets sont également plus longs dans les départements situés le long de la façade sud-atlantique (Pyrénées-Atlantiques, Landes et Gironde). Pour Agreste, ces départements n’étant pas de gros bassins d’élevage de bovins (sauf dans les Pyrénées-Atlantiques) ils envoient peu d’animaux à l’abattoir.
Un trajet rallongé de 14 minutes en 17 ans
Entre 2005 et 2022, le temps de trajet s’est progressivement allongé entre l’exploitation et l’abattoir, passant de 1h45 à 1h59 (+14 minutes). Sur la période, les trajets inférieurs à une heure concernent de moins en moins de bovins (31,6 % contre 38,3 %) tandis que la part des trajets supérieurs à 2h30 augmente.
Selon Agreste, cette évolution est en partie due à la baisse, notamment à partir de 2010, du nombre d’abattoirs de bovins présents en France. Face à ces fermetures, les éleveurs se redirigent vers d’autres établissements plus éloignés.
Déjà concernés par des trajets plus importants vers des établissements d’abattage spécialisés, les trajets s’allongent particulièrement pour les veaux laitiers.
Dans les départements fournissant un grand nombre de bovins de boucherie, à savoir l’ouest et le nord-ouest du pays, les temps de trajets ont peu évolué entre 2005 et 2022. Ainsi, moins de 10 minutes se sont ajoutées dans la Manche (+7 minutes), les Côtes-d’Armor (+5 minutes), le Finistère (+7 minutes), le Morbihan (+5 minutes) et le Maine-et-Loire (+5 minutes). Le temps de trajet moyen a même baissé dans certains départements où les effectifs abattus sont importants comme en Mayenne (–6 minutes).
Sur cette période, les trajets qui ont le plus augmenté sont ceux situés dans le Sud-Ouest et le Nord-Est. Dans le détail, la région Grand Est affiche un trajet allongé de 34 minutes en moyenne tandis qu’il est plus long de 19 minutes dans les régions Nouvelle-Aquitaine ou Occitanie.
Des veaux plus éloignés des abattoirs
Si les temps de trajets sont similaires entre les différentes catégories de bovins, les veaux font exception. En particulier, les veaux laitiers sont en moyenne plus éloignés de l’abattoir que les autres catégories de bovins. Il faut compter 15 minutes de trajet supplémentaire par rapport à la moyenne. « Près d’un veau laitier sur deux est abattu dans un établissement spécialisé, ce qui concourt à augmenter leur temps de trajet », souligne le ministère.
De leurs côtés, les veaux allaitants sont les plus proches de leur lieu d’abattage (–15 minutes par rapport à la moyenne nationale). Contrairement aux veaux laitiers, ils sont majoritairement abattus dans des abattoirs non spécialisés et de proximité. Sur la période de 2005 à 2022, les trajets qui se sont le plus rallongés sont ceux qui concernent les veaux (+20 minutes).
Déjà concernés par des trajets plus importants vers des établissements d’abattage spécialisés, les trajets s’allongent particulièrement pour les veaux laitiers. « Ce sont 26 minutes qui s’ajoutent à leur temps de trajet moyen. »
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