Gaspillage alimentaire Bruxelles peut mieux faire, selon la Cour des comptes
La cour des comptes européenne reproche à la Commission de ne pas respecter les engagements qu’elle avait pris en 2011 pour la lutte contre le gaspillage alimentaire et de revoir ses objectifs à la baisse.
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publié le 17 janvier 2017, la Cour des comptes européenne fustige la gestion de la lutte contre le gaspillage alimentaire par la Commission européenne. « L’action entreprise jusqu’à présent a été fragmentée et sporadique », juge-t-elle, tout en dénonçant la faible efficacité de la nouvelle plateforme que Bruxelles veut mettre en place.
En premier lieu, la Cour des comptes demande une définition claire du gaspillage alimentaire. Dans le rapport, il est décrit comme « tout produit ou partie de produit cultivé, pêché ou transformé pour la consommation humaine et susceptible d’avoir été consommé s’il avait été traité ou stocké différemment ».
La Cour des comptes définit six niveaux de gestion des déchets alimentaires. Les trois premiers - prévention, don, aliments pour animaux – ne sont pas considérés comme du gaspillage. Recyclage, autre valorisation et élimination, eux, le sont.
Une harmonisation des politiques existantes
« Ce qu’il nous faut maintenant, c’est une harmonisation des politiques existantes, une meilleure coordination et un objectif politique clair », explique Bettina Jakobsen, membre de la Cour des comptes européenne et responsable du rapport. D’autre part, le rapport propose « de cerner et de lever les obstacles juridiques au don alimentaire, d’encourager le recours aux possibilités de don existantes ».
En fonction des études publiées, la part du gaspillage alimentaire imputable à la production s’élève entre 11 % et 34,2 % sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. Selon les chiffres de la FAO pour l’Europe, la production contribue à 23 % du gaspillage, la part de la transformation s’établit à 17 % et celle de la distribution à 9 %. Les consommateurs représentent à eux seuls 52 % des pertes.
Des causes multiples
Au rang des pertes au stade de la production, la Cour des comptes recense : la mortalité des animaux, les écarts de lait à cause des mammites, les cultures partiellement récoltées ou récoltées en vert, l’endommagement de produits pendant la récolte, le stockage ou le transport, le déclassement de produits pour des raisons cosmétiques ou encore des modifications imprévisibles des conditions contractuelles.
Le gaspillage alimentaire représentait 88 millions de tonnes (Mt) de déchets en 2012 selon les chiffres de la Commission européenne. Il devrait atteindre 126 Mt en 2020.
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