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2. « Organiser le travail pour que le mé 2. « Organiser le travail pour que le métier reste agréable »

Josiane Voisin conseille aux agriculteurs de prendre des mesures pour ne pas travailler tout le temps.

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Avec 48 à 65 heures de travail par semaine (1), la charge en agriculture « est au-delà de ce qu’un être humain peut pratiquer », constate avec lucidité et bienveillance Josiane Voisin, ergonome. Cette fine connaisseuse du monde agricole accompagne des agriculteurs soucieux de maîtriser leur charge de travail (2).

Les questions à se poser

S’agit-il de charge ou de surcharge ? Pour faire la part des choses, Josiane Voisin suggère de se poser quelques questions : arrivez-vous à terminer toutes les tâches prévues dans la journée ? Gérez-vous un incident sans délaisser le reste ? Faites-vous au moins une pause ? Elle invite à réfléchir à l’échelle d’une semaine puis d’une année complète. « Certains agriculteurs sont au taquet douze mois sur douze. Ce n’est pas vivable. Organiser des temps de repos relève de la fonction de chef d’exploitation. »

Construire un cadre

Dans le monde du travail, la plupart des gens exercent leur métier dans un cadre donné. Ils ont des horaires, des congés. En agriculture, ce type d’obligations n’existe pas. « Le cadre est à construire. Cela demande des efforts mais pour que la charge de travail reste supportable, il faut prendre des mesures. Certains agriculteurs se sont aperçus qu’en simplifiant leurs conduites, ils obtenaient les mêmes résultats. » Ils peuvent aussi créer des périodes creuses dans leur système, alléger le travail certains jours, déléguer, s’associer, voire mécaniser des tâches. « Beaucoup ont du mal à déléguer ou à se faire remplacer. Pourtant, c’est un moyen de laisser émerger d’autres compétences, de voir d’autres choses qui fonctionnent. »

Parler du travail réel

Anticiper le travail, le planifier, c’est la base quand on parle de sa maîtrise. Encore faut-il réfléchir sur le « travail réel ». « Il faut formuler les aléas subis, exprimer ce que vous ressentez à propos d’un travail fait ou à faire, dire ce qui vous plaît ou à l’inverse ce qui est difficile, ce qui fait mal, demander aux autres comment ils font… Si vous ne mélangez pas technique et travail, la solution est proche. »

Le premier pas

Le top départ nécessite de l’audace. « Il faut oser introduire l’organisation dans les exploitations. Les choses ne changeront pas du jour au lendemain. » Il est essentiel de commencer le plus tôt possible dans sa carrière et de veiller à créer une « situation de travail ». « Il faut prévoir un lieu, un horaire dédiés à cette réflexion, se dire qui sera là (le salarié, les conjoints...). Si ces conditions ne sont pas posées et respectées, ça ne marchera pas », prévient-elle.

(1) Étude CCMSA/Intergroupe féminin 2011-2012.

(2) Josiane Voisin est intervenue le 4 octobre à la journée FDGA 72 : « T’es surchargé(e) toi ? ».

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