Choisir l’abeille noire pour sa rusticité
Avis aux amateurs, l’accès à des reines abeilles noires est aujourd’hui facilité par de nombreux conservatoires.
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Six conservatoires de l’abeille noire sont aujourd’hui en activité en Normandie grâce au soutien de la Région. Gérant deux d’entre eux, l’association l’Abeille normande du Calvados met ainsi 80 à 100 reines de cette sous-espèce à disposition de ses adhérents chaque année d’avril à juillet. D’autres sites ayant la même vocation existent en Bretagne, Île-de-France, Centre-Val de Loire, Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie.
« On a retrouvé des traces d’Apis Mellifera Mellifera ou abeille noire dans un ambre daté d’un million d’années », affirme Jean-Marie Godier. Fervent défenseur de celle-ci, le président de l’Abeille normande du Calvados souligne sa douceur et sa rusticité ainsi que son adaptation au climat de l’ensemble de l’Europe de l’Ouest jusqu’en Scandinavie.
« Ses 5 tergites c’est-à-dire les plaques dorsales de l’abdomen sont bien noires, explique l’apiculteur. Une pollution génétique se manifeste par la présence d’un ou deux anneaux jaunes ». Rappelant que dans une ruche toutes les abeilles ont la même mère mais pas forcément le même père, Jean-Marie Godier souligne que la pollution est rapide. Il ajoute que l’hybridation est régulièrement à l’origine de comportements plus agressifs des butineuses nécessitant parfois des destructions de ruche.
Les îles Chausey comme écrin pour la fécondation des reines
Le premier conservatoire normand se situe à Sallenelles (Calvados) où les ruches ont pris place en 2011. « Le site doit garantir 100 % d’insectes de cette sous-espèce dans un rayon de trois kilomètres et au moins 80 % dans les dix kilomètres », précise le président de l’association. Une étude statistique validée par le CNRS est nécessaire. Dans ce département, un deuxième rucher a été créé en 2023 à Livarot lequel a bénéficié du plan régional de sauvegarde Apinoire finançant ses équipements.
« Gérés par des bénévoles, les conservatoires permettent de conserver des souches à partir desquelles l’élevage des reines est pratiqué, précise Jean-Marie Godier. Elles sont contrôlées visuellement puis en utilisant un logiciel d’authentification et des tests ADN ». Afin de limiter les risques de croisement, l’Abeille Normandie du Calvados a organisé, au cours des deux derniers étés, des campagnes de fécondations sur les îles Chausey (Manche) à 17 km du continent.
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