Une ferme pour se réinsérer
À Saint-Gildas-des-Bois (Loire-Atlantique), la ferme de Ker Madeleine accueille des détenus en fin de peine. Ils y produisent des légumes, des fruits, des œufs et bientôt du fromage.
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« C’est fou, dès la naissance, ils sentent bon », sourit Greg, un chevreau dans les bras. À Ker Madeleine, il bichonne le troupeau d’une trentaine de chèvres poitevines. Comme d’autres résidents, il termine sa peine de prison à la ferme, sous le régime du placement extérieur. La structure, gérée par Emmaüs Source d’Envol, peut accueillir pour le moment jusqu’à sept personnes.
Celles-ci sont logées sur la ferme de 45 ha, et travaillent, de façon rémunérée, sur les différents ateliers : maraîchage sur 1,5 ha, poules pondeuses et chèvres, et bientôt transformation, avec une fromagerie opérationnelle sous peu. Les premiers légumes sont sortis de terre en 2022, et sont notamment commercialisés sur les marchés, en Amap et sur place.
Devenir employable
En pratique, les résidents postulent, puis, sous réserve de la validation du service pénitentiaire d’insertion et de probation, de l’équipe de Ker Madeleine et du juge, ils séjournent entre six mois et deux ans sur la ferme. « L’idée n’est pas d’en faire des maraîchers ou des éleveurs, explique Pierre-Olivier Lucas, co-directeur. Ces personnes sont éloignées de l’emploi. L’objectif est d’avancer, avec le support qu’est le travail, pour leur permettre d’être employables ».
Ker Madeleine compte six salariés permanents : deux co-directeurs, une accompagnatrice socio-professionnelle, une chargée de vie communautaire, et deux encadrantes techniques, l’une pour le maraîchage et l’autre pour l’élevage. Cette dernière, Lucile Danaire, souligne : « Les animaux ont un côté thérapeutique. Les résidents sont très investis. Je pense que ce sont les chèvres qu’ils préfèrent, les mises bas ont déclenché des passions ».
La structure accueille aussi des salariés en insertion extérieurs, des volontaires internationaux, des porteurs de projet, ou encore des bénévoles, qui cuisinent, bricolent… « On peut facilement être trente à déjeuner, sourit Pierre-Olivier Lucas. C’est une vraie petite communauté ».
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