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Vers la fin de la décapitalisation porcine en Europe

D'après l'Institut du porc, une reprise de la production porcine en France semble « difficilement réalisable » en 2024.

D’après l’Institut technique du porc (Ifip), les cheptels porcins des principaux pays européens producteurs se sont stabilisés à la fin de 2023, à l’exception de la France.

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« La décapitalisation massive des élevages européens semble avoir pris fin », observe l’Institut technique du porc (Ifip), dans une note publiée 5 mars 2024. D’après le recensement des porcs en Europe réalisé à la fin de 2023 (1), le cheptel total présent sur le Vieux Continent ne s’érode que de 0,6 % sur un an, avec une reprise notable du cheptel de truies (+1,7 %).

Selon l’Ifip, le ralentissement du déclin du cheptel porcin européen « fait suite à la sortie massive d’un bon nombre d’élevages et de porcs du marché jusqu’au premier semestre de l’année 2023. Cette stabilisation des effectifs est en lien avec une amélioration des marges des éleveurs, principalement en deuxième partie d’année, et des prix sur le marché des porcelets au nord de l’Europe. »

« Lourdeurs administratives » en France

Dans le détail, « la reprise du nombre de truies est particulièrement notable en Espagne (+5,4 % en un an) et s’explique notamment par le renouvellement du troupeau reproducteur à la suite de l’épidémie de SDRP (syndrome dysgénésique et respiratoire porcin) », poursuit l’Ifip. En Allemagne, la stabilité du cheptel reproducteur prévaut, tandis qu’au Danemark et aux Pays-Bas, le nombre de truies progresse respectivement de 1,3 % et 3 %.

Dans ce paysage, la France fait figure d’exception. À la fin de 2023, le cheptel de truies s’érodait de 2 % et le nombre total de porcs, de 3,2 % par rapport à 2022. « Cette différence de dynamique par rapport aux autres grands pays européens s’explique d’une part par le fait que la France a plus résisté ces deux dernières années par rapport à ses voisins, et que le nombre de truies avait moins reculé, analyse l’Ifip. D’autre part, la filière française est confrontée à d’importantes lourdeurs administratives retardant les dossiers d’installation et démotivant les potentiels repreneurs. »

« Consolidation » en 2024

Pour 2024, l’institut assure que cette enquête sur le cheptel communautaire permet « d’entrevoir une consolidation de la production européenne, avec une reprise attendue dans certains pays ». Une hausse des exportations de porcelets depuis les Pays-Bas et le Danemark vers l’Allemagne, l’Espagne et la Pologne est même anticipée.

En revanche, du côté français, « une reprise de la production semble difficilement réalisable », avance l’Ifip. Dans la zone Uniporc Ouest, sur les neuf premières semaines de 2024, les abattages en têtes reculent de 2,2 % par rapport à la même période en 2023, avec toutefois un jour d’abattage en moins cette année. « Sur des bases comparables, l’activité de 2024 est assez stable », observe le Marché du porc breton (MPB).

(1) Union européenne à 25, car les données de Malte et du Portugal ne sont pas intégrées.

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