Veaux de boucherie des volumes toujours en baisse
Les abattages de veaux de boucherie poursuivent leur chute, en raison d'évolutions structurelles du marché.
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« Lesintégrateurs sont prudents concernant les mises en place, explique Ilona Blanquet, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage (Idele). La première cause des baisses d’abattages est le manque de renouvellement des élevages. » De nombreux départs à la retraite provoquent la disparition d'ateliers de veaux de boucherie, et très peu de nouvelles installations ont lieu. « Le manque de rentabilité a aussi poussé des petits intégrateurs à arrêter leur activité veau », complète-t-elle. À cela s’ajoute, au mois de novembre 2022, une augmentation des exportations de petits veauxlaitiers, limitant les volumes à engraisser.
Les abattages décrochent
En avril 2023, les abattages de veaux gras ont décroché de 12,6 % par rapport à 2022. Ces 12 000 têtes en moins ne « peuvent pas être uniquement dues à une baisse des naissances ». Elles ont diminué, pour les veaux laitiers, de 6,2 % par rapport à l’année dernière. Pour Ilona Blanquet, la France ne manque pourtant pas de potentiel en termes de naissances, mais d'autres causes structurelles sont à l'oeuvre. L’évolution du marché du veau de boucherie, comme celui des autres filières d’élevage, dépend beaucoup du prix des matières premières alimentaires. Or, ces dernières ont flambé à la suite des crises successives du Covid-19 et de la guerre en Ukraine.
Changement d’alimentation
La ration des veaux était composée de matières premières lactées et d’aliments solides. L’augmentation du prix de la poudre de lactosérum doux depuis 2021 a fortement impacté les coûts de production des veaux. Les intégrateurs ont alors adapté les formules pour l’alimentation des animaux. « La part d’aliments solides a augmenté », explique Ilona Blanquet. Conséquence ? Le poids moyen de carcasse en avril 2023 avait diminué de 1,7 kg par rapport à 2022. Les animaux pourtant abattus à un âge moyen équivalent à 2022 de 186,6 jours, ne pesaient que 147,2 kg-équivalent carcasse.
« Les évolutions de plan d’alimentation ont été progressives. Nous voyons les conséquences depuis un an, avec une baisse du poids moyen à l’abattage qui s'est accélérée à l'automne 2022. » Depuis la mi-2022, le cours des matières premières lactées diminuent à nouveau. En mai 2023, le prix du lactosérum doux se stabilise à 660 € la tonne, soit 53 % en dessous de son niveau de la même période en 2022.
S'agissant des cours du veau gras, une légère baisse saisonnière des cotations s’amorce, mais le manque d’offre contient cette érosion. En huit semaines, les prix ont reculé de 14 centimes. En semaine 19, le veau rosé clair de conformation O cotait 7,27 €/kg éc, soit une hausse de 9 % à 2022, et de 34 % par rapport à 2021.
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