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Viande bovine « Les industriels entretiennent la misère des éleveurs »

© S. Champion

La FDSEA et JA de Mayenne désignent les abatteurs comme responsables du maintien des prix bas des réformes allaitantes.

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« Aujourd’hui, les abattoirs se retrouvent face à un manque de réformes laitières, décrit le communiqué diffusé le 1er août 2017. De ce fait, certains imposent à leurs apporteurs de livrer des animaux de race à viande à condition de fournir des vaches laitières en nombre équivalent. Ce comportement crée une ambiance de surabondance de bovins viande qui fait pression sur les cotations FranceAgriMer. »

La chasse aux réformes laitières

« Avec cette pratique, les abatteurs empêchent le fonctionnement normal de la loi de l’offre et de la demande pour les allaitantes, estime Yannick Vallée, responsable viande bovine de la FDSEA de la Mayenne. Les cours devraient remonter mais les industriels essaient de gagner du temps. » Le syndicaliste témoigne de l’empressement des commerçants aux bestiaux à enlever les vaches de réformes laitières dans les exploitations : « en temps normal, les commerçants attendent que trois ou quatre réformes soient prêtes, aujourd’hui ils se déplacent même pour une seule bête. »

Face à la « volonté [des abatteurs] de toujours s’approvisionner en viande à moindres coûts », les deux syndicats s’interrogent sur la pertinence d’organiser « l’assèchement des abattoirs pour faire réagir les industriels sur la problématique des prix. » Une perspective qui ne réjouit pas Yannick Vallée, mais à laquelle il pourrait se résigner. « Nous devrions être partenaires, pas adversaires, regrette-il. Mais nous en viendrons peut-être à l’assèchement si rien ne bouge ! »

Quand on l’interroge sur les attentes des éleveurs, la réponse est claire : « Nous attendons de l’administration quelle donne un coup de poing sur la table, pour nous permettre de vivre de notre métier. »

Une demande en baisse

Un commerçant aux bestiaux opérant dans le département de la Mayenne porte une autre analyse sur la situation. Selon lui, les piètres cours des vaches allaitantes sont liés à une offre trop importante face à une demande en baisse pour ce type de produit. « Nous entrons dans l’aire du steak haché et les bouchers traditionnels prennent leur retraite, explique-t-il. Les distributeurs n’ont pas besoin de beaucoup de vaches à viande pour satisfaire les demandes. Cette situation s’amplifie depuis 2-3 ans. En ce moment, il y a beaucoup de très bonnes blondes d’Aquitaine qui attendent 1,5 mois en étable avant que nous leur trouvions un débouché. »

V.S.

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