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Développer « la rurale » en médecine vétérinaire

Pour Philippe et Pascale Dufour, éleveurs de blondes d’Aquitaine à Échouboulains dans la Seine-et-Marne, « il n’y a rien de plus désolant pour un éleveur de n’avoir personne à appeler quand son animal souffre ».

Le projet de maillage vétérinaire en Île-de-France lance ses premières actions concrètes.

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« Le suivi sanitaire des élevages est un vrai problème sur lequel nous travaillons depuis cinq ou six ans », explique Philippe Dufour, éleveur de bovins allaitants à Échouboulains dans la Seine-et-Marne et président du Groupement régional de défense sanitaire des animaux. Et de poursuivre : « Le nombre de vétérinaires ruraux baisse au profit des cabinets pour animaux de compagnie. Nous avons besoin de proximité et de technicité pour assurer le suivi préventif, les prophylaxies, répondre aux urgences… Il y a 1h15 de route entre ma ferme et mon cabinet vétérinaire. L’idéal serait d’avoir moins de 45 minutes de trajet. »

À la suite de ce constat partagé par de nombreux éleveurs franciliens, un dossier pour développer le maillage vétérinaire en Île-de-France a été déposé en 2022 auprès du conseil de l’ordre des vétérinaires, dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt. Le projet ayant été retenu, 100 000 € ont été débloqués par la préfecture en 2023 au titre du fonds national d’aménagement et de développement du territoire.

Décharger les ruraux

Margaux Gelin, chargée de mission responsable du maillage vétérinaire embauchée à la chambre d’agriculture, organise à la fin de janvier quatre petits-déjeuners avec notamment des vétérinaires canins. Objectif : définir leurs besoins de formation en petits ruminants et volailles. « Les vétérinaires canins formés à la “petite rurale” par le groupement technique vétérinaire pourront prendre en charge les animaux de ferme des petits détenteurs. Cela permettra aux vétérinaires ruraux de se consacrer aux animaux des éleveurs professionnels », explique-t-elle.

Toujours pour décharger les vétérinaires ruraux, l’école nationale vétérinaire d’Alfort dans le Val-de-Marne a acheté, à la fin de 2023, un véhicule réservé à l’activité rurale. Deux autres projets restent à valider : l’achat d’une bétaillère pour transporter les animaux vers l’école vétérinaire et l’investissement dans des lunettes connectées « afin de permettre aux vétérinaires volontaires d’être guidés à distance lors de certains actes par des confrères plus expérimentés en animaux de rente, la télé-expertise étant autorisée par l’ordre des vétérinaires, mais pas la téléconsultation », précise Margaux Gelin. Des compensations financières ou l’allègement des charges Urssaf pourraient également être mis en place pour inciter les vétérinaires à s’installer dans la région.

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