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La ferrandaise a retrouvé ses titres de noblesse

Cindy Ladevie compte parmi les éleveurs passionnés et actifs dans la valorisation de la race montagnarde.

Menacée de disparition dans les années 1980, la race bovine fait le bonheur de près de 700 élevages français.

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« La ferrandaise est une race d’avenir pour ses qualités d’élevage, sa longévité, sa capacité à transformer de l’herbe et du foin en lait et en viande sur des systèmes extensifs et résilients par rapport au changement climatique », explique Cindy Ladevie, éleveuse à Ségur-les-Villas, dans le Cantal. Fière de son troupeau de 43 vaches en race pure élevé sur 113 ha de prairies naturelles, dont 15 ha d’estives, Cindy, installée depuis 2007, décide de remplacer son troupeau salers par des ferrandaises en 2015. Son coup de foudre pour « la belle bougnate » la conduit à l’élevage Gauthier à Nébouzat, dans le Puy-de-Dôme, dont la réputation n’est plus à faire dans la race. Tenace et assidue, l'éleveuse monte progressivement un cheptel désormais reconnu pour ses résultats génétiques et technico-économiques.

Forte du potentiel laitier des mères, du gabarit et de la docilité des animaux, Cindy produit des veaux rosés de moins de huit mois. La qualité de la viande principalement vendue en direct à des restaurateurs et des particuliers lui a permis de fidéliser une clientèle. L’élevage est en bio depuis 2017. Une communication dynamique sous forme de vidéos diffusées sur Facebook où elle compte 9 800 abonnés, témoigne de la volonté de l'éleveuse à faire connaître la race et son métier. Elle y présente tous ses veaux et donne des nouvelles de l’élevage au fil des saisons.

Une sauvegarde efficace

Délaissée après la guerre de 1939-1945 au profit de races plus productives, la ferrandaise fait l’objet d’un plan de sauvegarde (1) dans les années 1980, porté par une poignée d’irréductibles convaincus de ses qualités d’élevage. Le premier inventaire en date de 1981 affichait 150 à 200 vaches retrouvées dans une soixantaine d’élevages. Un seul taureau, Joli-Cœur, était disponible à l’époque pour être collecté pour l’insémination artificielle (IA). Le pari de ces visionnaires est aujourd’hui gagné avec 3 832 femelles dans près de 700 élevages et une trentaine de mâles disponibles à l’IA. Le veau blanc et le veau rosé sont les productions phares de ces vaches maternelles, à la longévité et à la rusticité non démenties par le temps.

(1) Association de sauvegarde de la race ferrandaise, créée en 1978 avec l’appui de l’Institut de l’élevage et des PNR d'Auvergne.

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